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18 février 2020 2 18 /02 /février /2020 15:51

 

L'eau potable est un bien commun. La collectivité doit en assurer la gestion. Confier celle-ci à une société privée, dont l'objectif est d'en tirer un profit, est un geste politique contestable.

Les édiles champagnolais et communautaires ont choisi la puissante société Veolia pour distribuer l'eau potable et assainir leurs eaux usées.

Les comptes de Veolia sont accessibles aux autorités locales, auxquelles nous posons les questions suivantes :

-Quel est le bénéfice annuel de la société délégataire

-Quelles sommes sont investies par Veolia dans l'entretien du réseau ?

-Quel en est le rendement ?

-Quel est le volume d'eaux usées traitées, … et non traitées ?

-Quelle est la teneur en nitrates et phosphates des eaux après assainissement ?

 

Aux questions concernant celui-ci on peut avoir un début de réponse. Pendant des années l'Agence de l'Eau a réclamé des travaux, notamment des bacs de rétention évitant le déversement d'eaux pluviales et usées non traitées dans l'Ain. Ils n'ont pas été réalisés, ce qui a valu à la Communauté de Communes, et non à Veolia ! une amende sévère. Le progrès s'en est fait l'écho.

Dans une station d'épuration, les matières organiques sont dégradées par les bactéries en phosphates et nitrates. Des analyses de l'eau en sortie de station nous renseigneront sur l'efficacité de l'unité de dénitrification très énergivore.

La mise en fonctionnement de l'épuration nous permettait d'espérer une amélioration de la qualité des eaux de l'Ain en aval de Champagnole. C'est le contraire qui s'est produit. Rien d'étonnant : ne sait-on pas par exemple que les phosphates favorisent la prolifération de cyanobactéries fort pathogènes.

 

On peut donc considérer que Veolia a fortement contribué à polluer notre bien commun, l'Ain. Pourquoi ne connaîtrions-nous pas le montant exact des profits réalisés grâce à cet « assainissement ».

 

Mais cette pollution n'est en rien dramatique aux yeux de nos édiles, sinon ils y auraient trouvé une raison solide pour résilier le contrat qui nous lie aux pollueurs.

Là où l'eau est gérée publiquement elle est généralement moins , et les réseaux, mieux entretenus, ont un rendement supérieur.

L'eau n'étant plus une marchandise, le bénéfice tiré de sa distribution doit être réinvesti dans l'entretien du réseau et le lagunage des eaux en sortie de station où des plantes macrophytes, joncs et roseaux, via la photosynthèse, produiront de la matière organique compostable.

 

Dernière mesure à caractère social :

L'eau sera facturée de façon progressive. Seront distinguées l' « eau vitale », les 30 premiers m3, quasiment gratuits, l'« eau utile » jusqu'à 120 m3, et ensuite l' « eau de confort ».

La régie permet de faire baisser le coût de l'eau pour le consommateur, tout en l'incitant à l'économiser, menant de front écologie et social. Il s'agit là d'une mesure en faveur du développement durable qui figurera probablement dans les programmes des municipales

 

 

Michel Moreau Le 18 février 2020

 

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