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19 août 2012 7 19 /08 /août /2012 19:28

Champagnole - Urgences en péril? 

Ancien membre du conseil d'administration de l'hôpital de Champagnole, j'ai voulu m'informer sur l'avenir du service des urgences, qui serait incertain. La direction de l'hôpital ne souhaitant pas communiquer à ce sujet, je m'adressai à l'Agence Régionale de Santé. On y use de la langue de bois avec maîtrise et prudence. Ainsi : « les bruits ne sont pas fondés aujourd'hui... On réfléchit à l'organisation des services de santé en Franche-Comté, à l'achat d'un hélico... Des paroles prononcées lors de réunions ont pu semer la confusion. De toutes façons, si projet il y a, cela ne se fera pas à la hache. Il y aura débat et concertation. »

On dit des rituels qu'ils sont immuables. Espérons qu'en l'occurrence ils ne résisteront pas au changement. Espérons-le : nous n'assisterons pas aux mêmes processus que nous avons connus avec la maternité, puis la chirurgie.

Au printemps 86 la maternité fermait. Jugeant qu'une ville où l'on ne naît plus est une ville qui meurt, j'avais provoqué une réunion en novembre 85. Le maire savait alors que l'ARS envisageait la fin de ce service, vital, si l'on ose dire.
Je tentai d'expliquer que cette décision risquait d'enclencher d'autres diminutions de l'offre de santé sur notre ville, générant transport et insécurité.
Dans une ambiance tendue, les porte-parole du pouvoir local et de l'hôpital, laissaient clairement entendre que la santé des champagnolais était leur affaire à eux et qu'il n'était évidemment pas question d'interrompre l'activité de la maternité.
4 mois plus tard c'était fait. Puis nous eûmes droit au même film. Lorsque courut le bruit que la chirurgie était menacée, les démentis furent formels. Jamais l'hôpital ne serait à ce point détruit. On connaît la suite. Et nous fûmes apitoyés par les complaintes d'élus représentant un pouvoir qui décidait de faire de la maladie une marchandise rentable.

Le service de santé de Champagnole reposait sur 3 piliers : la maternité, la chirurgie, les urgences.
Les urgences ! S'il n'en reste qu'un ce sera celui-là. Est-ce si sûr ? On attend une réponse plus claire que celle de l'ARS. Y-a-t-il vraiment menace sur ce service ?
S'il s'agit d'une fausse rumeur, les responsables locaux, le président du Conseil de Surveillance de l'hôpital, doivent la démentir. Nous sommes en droit de savoir.
S'il y a la moindre chance qu'elle soit justifiée, c'est à ces responsables d'en informer le public, les champagnolais, afin qu'ils prennent en main le problème de leur santé, expriment leur désaccord, s'organisent pour résister.

On ne peut plus naître à Champagnole. On ne peut plus y soigner une fracture. On aura bientôt le droit de mourir d'infarctus entre Crançot et Pannessières, dans une ambulance.
J'attends dans Champa Info des conseils d'hygiène alimentaire et d'exercices physiques pour prévenir les accidents cardio-vasculaires.
Si nous nous référons à nos connaissances de base en anatomie, il y a, même dans une ville de droite, dans chacunes de nos poitrines, à gauche, un cœur qui ne demande qu'à continuer à battre et qu'un pouvoir socialiste ne manquera pas d'entendre.

Michel Moreau
http://michel-moreau.over-blog.com/






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