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20 août 2013 2 20 /08 /août /2013 19:30

Je lis les éditos de Jacques Julliard avec intérêt, parfois sans plaisir. J'en appelle à l'intelligence de ce journaliste cultivé.

« Gaz de schiste : n'étouffez pas le débat » dit-il. « N'érigeons pas l'ignorance en principe de précaution. Il ne doit être interdit ni de savoir si la France possède du gaz de schiste ni de pousser les recherches pour une exploitation propre.

Anticipons. Nous connaissons désormais le gisement. La technologie d'exploitation est éco-compatible.

L'union du nucléaire maîtrisé et du gaz sans tache donne à notre système productif une énergie bon marché. Le sous-sol d'un Niger soumis et d'un hexagone aux ordres des pétroliers sont les 2 piliers de notre indépendance énergétique. En dépit de salaires scandaleusement élevés, la France usine à bas prix et gagne les parts de marché.

Pas de pollution, le chômage rétrécit comme peau de chagrin.

Economie, social, et environnement, ces 3 termes du développement durable, que les Khmers verts voudraient opposer, forment une trame harmonieuse.

Il devient inutile de défigurer nos paysages avec ces disgracieuses machines qui s'échinent à freiner le vent.

Foin de ces hectares de photopiles, miroirs à alouettes. Trop de gens confiants se sont fait arnaquer pour qu'EDF persiste à sur-payer l'électricité solaire. Car telle est bien la cause de ces hausses de tarif attendues, que certains voudraient imputer aux nouvelles exigences de sécurité, post- Fukushima, d'un parc de centrales qu'ils prétendent vieillissant !

 

Jérémy Rifkin, cet américain utopiste, Edgard Morin ce vieux sociologue, et les économiseurs de bouts de chandelle bio, l'équipe de Négawatt, ne nous disent-ils pas que dans 25 ou 30 ans le soleil, le vent, les marées, l'eau qui continuera à se diriger du haut vers le bas, peuvent prendre le relais des énergies fossiles, le nucléaire s'éteignant à petit feu. Ne représente-t-il pas à peine 2 à 3% de l'énergie consommée au niveau mondial.

Mais pourquoi et comment rêver d'un monde décarboné alors que nous autres français dormons sur un trésor : un bon siècle de CO2, notre gaz de schiste national.

Non, monsieur Julliard, le débat ne doit pas être étouffé.

 

En 1880, Victor Hugo, qui question éloquence n'avait rien à envier à l'éditorialiste de Marianne, rêvait. En pré-écologiste il appelait de ses vœux : « la fin de l'horrible charbon de terre... Le jour viendra où la surface du sol sera aménagée pour emmagasiner l'énergie solaire. Transformée en électricité cette chaleur sera distribuée partout.. ».

Un grand siècle plus tard, qui fut celui du pétrole, Hugo a fait quelques émules.

En effet « tout le monde aujourd'hui se réclame de la transition énergétique ». Dixit Jacques Julliard qui ne sait toujours pas « vers où nous transitons ».

Et pourquoi Marianne, jusqu'alors discrète sur le sujet, n'animerait-elle pas ce débat ? Il ne faudra surtout pas oublier d'inviter Anne Lauvergeon, messieurs Proglio et Margerie, ni les responsables de l'Institut du Développement Durable et de Relations Internationales (IDDRI), beau bébé d'EDF, AREVA, EADS, Bayer... Car en face des poètes il faudra des gens sérieux qui sachent compter et forer.

Heureusement quand il s'agit de ces choix techniques qui formatent la civilisation et engagent la société, celle-ci sait à qui confier les clés.

 

 

 

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