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18 décembre 2016 7 18 /12 /décembre /2016 15:23

 

En 2013 une nouvelle m'étonne : les australiens nous vendent, à EDF en l'occurrence, de l'électricité produite par des éoliennes sur un lieu venté bien de chez nous, le Lomont.

En effet des fonds de pension d'outre-Pacifique s'étaient portés acquéreurs du premier site éolien de Franche-Comté.

Comment ces gestionnaires financiers en sont-ils venus à investir dans la production d'énergie renouvelable dans une région si éloignée de leur base ?

Bien sûr l'Australie, tout comme le paisible Niger, assiste la France dans sa quête d'autonomie énergétique en nous procurant, l'uranium, cette source miraculeuse d'énergie décarbonée, chère à Arnaud Montebourg.

Nous ne mettons pas en doute le caractère écologiquement responsable de cet investissement. Mais la finance mondialisée n'est-elle pas mue par une motivation plus terre à terre : faire au mieux fructifier son capital.

Le fait que des fonds de pension aient décelé une source de profit dans ces courants qu'Eole fait circuler sur un sommet comtois n'a pas échappé à Jean-Louis Dufour, maire de Chamole.

Ainsi un des 6 aéro-générateurs de 3Mw de puissance du site jurassien sera la propriété d'une société d'économie mixte regroupant des collectivités, à l'exception pour l'instant du Département, ainsi que de citoyens réunis dans des clubs d'investissements. La rémunération de leur épargne devrait avoisiner les 4 %.

Voilà qui ouvre une voie qui pouvait déjà sembler évidente. Le vent qui souffle sur nos crêtes, nos plaines et nos têtes est bien un trésor public. C'est l'ensemble des retombées financières qu'il génère, et non quelques miettes, qui doit être consacré localement à des projets éducatifs, sociaux, environnementaux, culturels, portés par des élus responsables.

 

Oui, il est tout à fait possible pour une collectivité – le niveau de l'intercommunalité semble pertinent – d'assumer l'entière propriété d'un site éolien. Cela se fait à l'étranger et déjà, ici et là, en région Poitou-Charentes par exemple, dans une France encore droguée à l'oxyde d'uranium. Le temps de retour sur investissement est intéressant. Il s'apprécie en connaissance du potentiel éolien du site, de la nature et de la taille des machines.

En 1973 je proposai que l'on réhabilite la centrale hydraulique de la Roche, près de Champagnole. Cela fit sourire. Le nucléaire prenait son essor et les premiers réacteurs annonçaient une puissance de 900 Mw.

Maurice Fumey Badoz, quelques années plus tard, reprit l'idée et dota ainsi Champagnole d'une source d'énergie renouvelable, modeste, bien que satisfaisant les consommations de 4 à 500 familles, ainsi que d'un revenu apprécié aujourd'hui.

Si la Porte du Jura s'équipe d'éoliennes, à Valempoulières, sur les hauts de Foncine, au pied de la Haute Joux, et même sur notre tutélaire Mont Rivel, voilà ce que nous pouvons réaliser sue le plan éducatif, sportif, culturel, environnemental, et par exemple manger bio à la cantine... Imaginons nos élus tenant ce langage. Ne réduiraient-ils pas à néant cet argument des anti-éoliens : « ils s'en mettent plein les poches en détruisant notre paysage » ?. Montrons que le vent peut être un moteur de développenent local, créateur d'emploi. Citoyennes, nos éoliennes, de handicap visuel, deviendraient des atouts pour notre environnement.

 

Michel Moreau    -    Champagnole, le 18/12/2016  

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6 novembre 2016 7 06 /11 /novembre /2016 19:54

 

Ce Center Parks que Pierre et Vacances agite telle une carotte au nez de no édiles, semble bien aux yeux de ceux-ci constituer un de ces « projets structurants » dont Franche-Comté et Jura ont tant besoin. Il y a bien alliance objective entre Président du Conseil Départemental et Présidente de la Région, deux décideurs politiques à première vue très différents.

L'adhésion de Clément Pernot va de soi. Les développeurs de l'hyper tourisme ont su le séduire aussi aisément que ceux de l'hyper commerce. Artificialiser 30 hectares de forêts de Poligny ne pose pas plus de problèmes que transformer 15 hectares de terres fertiles à Champagnole en parkings de supermarchés.

Et les entreprises de travaux publics, secteur d'activités où le rapport création d'emploi et capital investi est le plus faible, n'ont-elles pas le devoir de se développer ?

Nous ne saurons pas si les notions de bio-diversité, de changement climatique effleurent l'esprit du premier personnage du Jura. Elles n'influencent pas ses choix de développement. Prendra-t-il un jour la voie de l'innovation sociale, économique et environnementale.

Tel n'est évidemment pas le cas de Marie-Guite Dufay.

Ses prises de position sur la transition énergétique ont le mérite de la clarté. Nous pouvons donc soumettre à son bon sens l'incompatibilité du projet de Pierre et Vacances avec ce développement soutenable, qui seul peut prévenir cette sixième extinction des espèces qui n'épargnera pas la nôtre.

Nous savons que la bio-diversité doit être protégée. Pouvons-nous cependant grignoter 30 hectares de forêts ?

Bien sûr Poligny possède un vaste domaine forestier. Mais celui-ci ne doit-il pas être préservé ?

On parle de mesures compensatoires. De quoi peut-il s'agir. Plantera-t-on la même surface (mais où..) en essences similaires ? Poligny fera-t-elle l'acquisition d'une parcelle de pins dans les Landes, ou participera-t-elle à la culture de palmiers à huile en Indonésie pour y produire des bio-carburants ?

 

Et l'eau ?

Le problème de l'alimentation en eau étant résolu, plus rien ne s'oppose à la réalisation du Center Parks, proclament nos édiles.

Mais, quelle que soit son origine : Ain, Loue, ou côte de l'Heute, l'eau n'est-elle pas une ressource précieuse que la collectivité offrirait à Pierre et Vacances, et qu'il faudra bien acheminer puis épurer, en éliminer quantités de chlore, à quel coût ?

 

Nous en venons donc à l'aspect énergie du projet, qui ne semble pas préoccuper les élus. Et pourtant, notre avenir est lié à la façon dont l'énergie sera consommée, maîtrisée ou gaspillée.

La Région a un programme ambitieux de réduction des besoins, notamment dans l'habitat. Comment imaginer maintenir une température de 29° en toutes saisons dans une immense bulle, pour y permettre, bio-diversité oblige, la croissance de palmiers au cœur de la forêt de sapins ?

Les pavillons, disséminés dans les arbres, ne bénéficieront pas d'apports solaires permettant une architecture bio-climatique.

On parle de chauffage au bois. Cette ressource, renouvelable mais limitée, doit satisfaire des besoins existants dans l'habitat collectif en se substituant au chauffage électrique.

Quant au biogaz, il peut bien sûr être produit dans une grosse usine de méthanisation pour chauffer le centre. Ceci multipliera les transports de fumier, lisier, puis de matières à épandre.

Il serait plus judicieux de construire des bio-digesteurs de taille plus modeste, le méthane fournissant chauffage et électricité aux locaux agricoles et même un carburant pour les tracteurs, contribuant ainsi à l'avènement d'une agriculture à énergie positive.

 

Grignotage du patrimoine naturel, gaspillage d'eau et d'énergie, utilisation non pertinente d'énergies renouvelables, bois ou biogaz, voilà un bon coup de pouce local au réchauffement global qui d'ici 2050 aura généré 250 millions de migrants selon une agence de l'ONU.

 

Mais qu'en est-il de l'argument numéro 1 de nos décideurs : le développement économique et la création d'emplois ?

171 millions d'euros d'argent public et privé – celui-ci pouvant aussi être investi de façon écologique et solidaire – créeraient à Center Parks 170 emplois : dans un petit paradis tropical sans insectes, 1 emploi créé par million d'euros ! Il n'y a que les travaux publics qui peuvent faire moins bien...

 

Imaginons ce que l'on pourrait faire avec la même somme investie dans la transition énergétique :

On crée d'abord un parc éolien de 10 à 12 unités de 3 MW de puissance, amortissables en 7 à 10 ans, propriété de la collectivité locale qui a fait appel aussi à l'épargne citoyenne.

On intalle 2000 mini centrales phovoltaïques, l'équivalent de 6000 m2 de photopiles, qui produiront 900.000 KW/h/année.

La biomasse alimente 200 chaufferies collectives d'une puissance unitaire de 150 KW.

Il reste assez pour réhabiliter thermiquement 2150 logements sociaux de 65m2, assurant confort et économies à une population souvent en état de précarité énergétique.

Et 10 millions d'euros (50.000 euros par opération) aideront à la création de 200 gîtes ruraux, de préférence à la ferme, aidant ainsi au maintien d'une agriculture paysanne.

 

Comment pourrait-on promouvoir le Center Parks sans procéder en amont à une étude comparative sérieuse pour déterminer le projet qui présente la plus étroite et la plus féconde corrélation entre efficience environnementale et performance économique et sociale.

Pour Marie Guite Dufay ceci doit être une évidence. Quant à Clément Pernot on peut toujours espérer qu'il soit touché par la grâce..

 

Michel Moreau michel-moreau.over-blog.com le 6/11/2016

 

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10 septembre 2016 6 10 /09 /septembre /2016 15:29

 

Limiter la hausse des températures en dessous de 2°, et si possible de 1,5, d'ici la fin du siècle. Tel est l'objectif fixé par la COP 21.

Un tout récent Progrès, brûlot écolo, nous apprend que dès le début de 2016 cette hausse s'élevait déjà à 1,36°.

Si nous ne maîtrisons pas notre consommation d'énergie et passons aux renouvelables, le désastre climatique enclenché par les pays riches ira à son terme et la 6è extinction des espèces, de notre fait celle-là, n'épargnera pas la notre.

 

Cette transition énergétique et écologique est possible. Pour la France, le Manifeste Négawatt (Acte Sud) en fixe le terme à 2050. Bien avant, l'ensemble de l'électricité peut être produite sans fossiles ni nucléaire, nous démontre le rapport de l'ADEME.

Mais notre politique énergétique est-elle à la hauteur des enjeux ? L'Autriche compte 650m2 de capteurs solaires pour 1000 habitants, la France 30.

Au cours des 12 derniers mois les émissions de CO2 liées aux transports hexagonaux, notamment à l'automobile, ont encore augmenté.

 

Il ne faut pas tout attendre d'une politique nationale, ni même d'une loi, fût-elle de transition énergétique. Car de transition il n'y aura pas sans un engagement fort des territoires et des citoyens.

Des territoires à énergie positive (TPOS) se mettent en place en Bourgogne-Franche-Comté. Il s'agit de communes : Pont de Poitte, Delle, de communautés de communes : Sud Territoire de Belfort, de communautés urbaines : le Creusot Montceau les Mines.

 

Dans les années 80, grâce au travail de Jura Energie Solaire, de l'AJENA, d'architectes et d'ingénieurs thermiciens novateurs,le Jura a été un département pionnier : HLM lédoniens équipés de capteurs thermiques, la première installation photovoltaïque de l'est de la France électrifiant le chalet Gaillard, le gymnase solaire de St Lupicin où la chaleur générée dans un grand capteur à air est stockée dans une masse de galets, l'atelier solaire de Jean-Pierre Bresson (JES) et son stockage inter-saisonnier, des planchers solaires directs (PSD) utilisant des matériaux à chaleur latente, sans oublier la restauration de la centrale hydraulique de la Roche sous le mandat de Maurice Fumey-Badoz.

Parmi département, commune, Communauté de commune, il semble bien que le niveau le plus pertinent pour créer un TEPOS soit cette dernière.

L'ADEME finance des chargés de mission climat-énergie au sein des CC.

 

Un TEPOS se fixera 2 axes de travail

1 : réduire les besoins dans l'habitat, les déplacement, l'agriculture, les loisirs, …

2 : satisfaire ces besoins par les énergies renouvelables, donc sortir des énergies fossiles mais aussi du nucléaire, obstacle rédhibitoire au développement des énergies propres.

Il faudra donc d'abord connaître les consommations et ensuite évaluer le potentiel des énergies renouvelables : solaire thermique et photovoltaïque, éolien, biomasse, hydraulique, géothermie. Puis sera venu le temps d'élaborer des scénarios et de programmer des actions dans le temps.

Pour assurer des retombées locales, le financement sera fait par les collectivités et l'épargne citoyenne.

 

Les choix en matière d'urbanisme seront déterminants, privilégiant la relocalisation des activités, les activités commerciales, culturelles... Rapprocher l'usager du service, l'enfant de l'école, réduira les besoins de transport individuel en voiture et encouragera les déplacements actifs notamment le vélo, gage de santé et de propreté de la ville et facteur d'animation et d'autonomie. Cette dernière sera recherchée par une agriculture produisant ici les aliments du bétail, et des hommes moins carnivores.

Les collectivités montreront l'exemple du bâtiment à énergie positive (BEPOS). Les techniques sont là, sous employées : bioclimatisme, mur Thrombe, stockage inter-saisonnier, solatubes, tout ce qu'a superbement voulu ignorer la communauté de communes Porte du Jura dans la conception d'un centre aquatique, très efficace producteur du gaz à effet de serre.

 

Information et formation sont les conditions de la réussite. AJENA, ADIL, seront encore plus mis à contribution et verront leurs moyens confortés.

Notre CC a la chance de posséder un lycée de qualité où les énergéticiens pourront être formés.

Le GRETA participera à la qualification des demandeurs d'emploi dans le domaine de la rénovation thermique.

 

Ce projet ne se fera pas sans l'engagement de l'Etat (loi de transition énergétique) et des responsables politiques territoriaux, dont beaucoup devront réaliser une révolution culturelle.

Les initiatives citoyennes les y aideront. Elles fleurissent : AMAP, clubs d'investissements pour l'éolien (les Vents du Grimont), circuits courts, essor de l'agrobiologie, redécouverte de la culture du chanvre en Haute-Saone...

Cerise verte sur le gâteau, Champagnole a été récemment baptisée « Terre de Cyclisme », signe évident de cette vision à long terme dont on accuse souvent nos élus de manquer.

 

Un jour s'achève, un autre naît.

 

Michel Moreau                                Le 10 septembre 2016

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18 août 2016 4 18 /08 /août /2016 08:52

« Bonne lecture », c'est ainsi que Clément Pernot conclut son edito d'un bulletin hors série, spécial piscine. Sur la photo le président de la CC et du Conseil Départemental est égal à lui-même : avenant et ouvert. Mais regard et sourire ont encore gagné en malice. J'ai trouvé. Avant de rédiger son billet sur la transparence totale, il a procédé à une lecture attentive de ce bulletin. Et il a bien ri !

Si l'on ambitionne une médaille au lancer de clichés aux Jeux de Tokyo au terme d'équipements il sied d'accoler celui de structurants.

Et un équipement aussi structurant que le Centre Nautique qui arbore le nom de batraciens urodèles, les Tritons, cela s'étudie longuement. Et les études sont comme il se doit menées par des experts de haut niveau qu'il faut bien rétribuer.

Cependant, même totale la transparence a ses limites. Ainsi vous ne trouverez aucun chiffre concernant la consommation d'énergie de la structure. Une estimation prévisionnelle eut nécessité de trop savants calculs. Ce qui aurait alourdi le coût de l'étude.

D'aucuns jugent celui-ci plus qu'honorable. 1.386.162,70 euros TTC. Ce qui est en réalité très raisonnable. Le cabinet d'architecture choisi n'a-t-il pas en effet élaboré un projet « en osmose avec son territoire », tenant le plus grand compte du climat local, et tout ceci bien entendu « dans un objectif de développement durable, économique, social, et environnemental ».

Un trait de génie est venu à l'esprit des concepteurs, qui peut être évalué à plusieurs centaines de milliers d'euros : ils ont trouvé « judicieux d'orienter la façade principale, entièrement vitrée, au sud, pour bénéficier au mieux des apports solaires en hiver». Un auvent protégera des surchauffes en été. Il fallait y penser. Ils l'ont fait !

Peut-être quelque peu obsédés par cette urgence climatique, dont les médias se font trop volontiers l'écho, les architectes ont travaillé au mieux à la maîtrise de l'énergie.

Ainsi la toiture est à la fois étanche et isolée ! Applaudissons.

Mieux : « afin d'en optimiser les performances énergétiques le bâtiment est entièrement isolé par l'extérieur ». Ce qui, il est vrai, ne saute pas aux yeux lorsque vous voyez les façades sud, est et ouest. Le photographe s'est trompé d'angle. C'est le nord du centre nautique qu'il aurait dû montrer et non la partie sud conçue pour offrir une vue panoramique sur le CES.

Le souci écologique fut poussé à l'extrême. L'équipement pourra recevoir « avec sérénité la patine du temps, les menuiseries extérieures étant en aluminium naturel » !

Dans le but fort louable d'offrir aux alvéoles pulmonaires de ses habitants un air plus pur, Champagnole s'est muée, Tour de France aidant, en Terre de Cyclisme.

Ainsi les écolos de Vert Marine, gestionnaires du centre, toujours à la recherche de cette osmose avec le territoire, offriront dans la gamme étendue de leurs activités ludiques et sportives la pratique d'un sport latino-british qui monte : l'aqua-cycling. Je suis prêt à en partager une séance avec le président de la Communauté de Communes. Développement durable oblige, nous nous y rendrons évidemment à bicyclette.

Michel Moreau

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10 juillet 2016 7 10 /07 /juillet /2016 12:48

 

Duchesne le canadien, Bozic le slovaque, l'américain Hoover, le russe Zakarine, l'éclair Cavendish, Vuillermoz au nom bien de chez nous et peut-être aussi le fraîchement recousu Contador, voilà quelques unités d'un peloton qui comptera un peu moins de 200 coureurs lorsqu'il défilera dans la Perle du Jura, trop rapide hélas pour que la fanfare municipale ouvre la parade.

Champa sera la seule ville du Jura honorée par le Tour 2016. Les médias du monde entier relaieront son image. Il importait donc de la « mettre en vitrine », en jaune comme de bien entendu.

N'oublions pas de rendre hommage à celui qui présida aux destinées de notre ville avant d'être appelé à de plus hautes fonctions. Sans lui rien de cela n'eut été possible. Cet amoureux de la petite reine a donné de sa personne. Il n'a jamais manqué de se faire photographier auprès de Bernard Hinault chaque fois que l'occasion s'est présentée.

N'alla-t-il pas au côté du prestigieux multiple vainqueur du Tour, jusqu'à prendre la tête d'une manifestation populaire pour promouvoir le vélo. Il parcourut ainsi les 3 kilomètres d'un tour de sa ville en une seule étape, sans le moindre arrêt buffet, en équilibre sur un cycle on ne peut plus écolo, puisqu'électrique !

 

Le choix de l'itinéraire à proposer aux organisateurs fut l'objet d'âpres débats au sein de l'assemblée communale. Les uns pensaient que la vitrine la plus représentative de Champagnole était l'hyper commerce. Et comment ne pas montrer au monde entier cette originalité urbanistique, un « village » tout neuf sorti d'un champ, à l'enseigne de Système U, seule petite agglomération à s'enorgueillir de posséder son propre Mc Do.

D'autres jugeaient au contraire que le passage du Tour au cœur endormi de la ville était l'occasion rêvée de faire battre celui-ci un peu plus fort.

Mais un argument l'emporta. Il fallait que tous voient – et pourquoi les édiles ne seraient-ils pas fiers de leur œuvre – ce fantastique réseau de pistes cyclables qui permet au cycliste local de réaliser presque intégralement la traversée de sa cité, d'un rond point à l'autre, sans courir le risque d'égratigner la moindre carrosserie.

Ainsi germa donc dans l'esprit du maire l'idée d'offrir ce parcours sécurisé aux athlètes aux jambes véloces.

« Mais ils iront moins vite », dirent les opposants.

Tant mieux », leur fut-il répondu. Ainsi nous les verrons plus longtemps.

Nous pourrons les identifier et déchiffrer les pubs qu'ils arborent.

Et il sera inutile de restreindre la circulation. La chaussée restera disponible aux véhicules à moteur thermique.

L'adjointe aux sports sera exaucée : le Tour suscitera de nouvelles vocations qui rendront notre ville plus propre. Déjà les membres de la commission « ad hoc », présidée par le maire et mise en place pour l'organisation de la fête, sillonnent désormais Champagnole à vélo, sous le regard ébahi des badauds qui respirent déjà un air plus léger.

Ils ne cesseront pas leur travail le 18 juillet au soir. Leur slogan n'est-il pas « Champagnole, Terre de Cyclisme ».

 

Michel Moreau Le 10 juillet 2016

http://michel-moreau.over-blog.com/

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28 mars 2016 1 28 /03 /mars /2016 16:41

Samedi 26 mars, par une splendide journée de printemps, s'ouvre le salon Bio, Bien-être et Environnement présenté par Aquaviva. Dehors un soleil éclatant, dans la grande salle de l'Oppidum ce sont au moins 80 spots lumineux qui assurent l'éclairage des stands écolos.

 

L'architecte concepteur a réussi un véritable tour de force : interdire à la lumière naturelle l'accès à l'intérieur de l'Oppidum. Mais un oppidum, place forte, ne se doit-il pas d'être à l'abri de tous les assauts y-compris ceux du soleil.

Le même exploit technique avait d'ailleurs déjà été réalisé au lycée Paul-Emile Victor, où le recours à l'électricité, produite au prix fort à 80% par nos vieilles centrales nucléaires, est nécessaire en plein jour pour y voir clair dans la plupart des salles de cours.

Alors dans ce salon consacré à l'écologie où l'on peut consulter une fresque de Greenpeace appelant à sortir du nucléaire notamment en maîtrisant la demande énergétique, je me suis pris à rêver.

 

Grâce à la technologie très simple du Solatube la grande salle de l'Oppidum est désormais inondée par la lumière du jour dont 90% est restituée à l'intérieur (voir photo).

 

Au cours du vin d'honneur officiel je voulus soumettre cette idée au maire. Le magistrat communal me fit entendre vertement qu'il était inconvenant de lui parler à l'heure de l'apéritif. C'était d'ailleurs un crémant du Jura plaisant et solaire à souhait.

Son prédécesseur Clément Pernot, plus poli, me laissa entendre que le soleil, via ces panneaux photovoltaïques dont je fais la promotion depuis longtemps, éclaireraient l'Oppidum, ce qui devrait me satisfaire.

 

Mais bien sûr quand on peut faire compliqué pourquoi faire simple.

Tôt ou tard prévaudra le bon sens et utiliser l'électricité pour éclairer en plein jour paraîtra aussi insensé que de chauffer l'eau avec une autre énergie que le soleil lorsqu'il brille ou même mettre en mouvement une grosse tonne de ferraille pour déplacer une personne valide de 75 kgs sur les quelques kilomètres d'un trajet en ville.

 

Intermarché consomme 300.000 Kwh/année pour le seul éclairage du magasin. C'est l'économie d'au moins 2.000.000 Kwh/année que réaliserait la généralisation des Solatubes dans les grandes surfaces, l'Oppidum, le lycée... plus que la production de la centrale hydro-électrique de la Roche. Sans compter la maîtrise de l'énergie que ces systèmes astucieux permettraient à la piscine inter-communale ou au Conseil Départemental, 2 domaines qui pourraient, sinon devraient intéresser le président du Conseil Départemental et de la Communauté de Communes.

 

Michel Moreau   

 

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28 mars 2016 1 28 /03 /mars /2016 16:38

De la « mini-mare » au moindre « coin coin », du « Canard » je lis Tout. Et ceci depuis quelques décennies.

Passablement engagé dans la promotion de énergies renouveables (Président fondateur de l'AJENA (Association Jurassienne pour les Energies Alternatives) j'ai beaucoup apprécié l'article consacré à AREVA et ses EPR par votre journaliste Odile Benyahia-Kouider.

Cependant au sujet du feu vert donné par Ségolène Royal à la prolongation de la durée de vie de nos vieilles centrales, la journaliste dit que, étant donné l'âge de celles-ci, ne rien faire équivaudrait à éteindre la lumière, à moins de couvrir l'hexagone d'éoliennes et de panneaux solaires, et encore. Exprime-t-elle là la vision de la Ministre de l'Environnement ou son opinion à elle..

Rassurons-nous : la production de l'ensemble de l'électricité par les énergies renouvelables laisserait encore quelques espaces de notre territoire à l'abri de ces inesthétiques outils de production. On peut trouver quelques calculs dans le « Manifeste Négawatt » (Acte Sud) ou dans un rapport récent de l'ADEME.

En 2050, 12000 éoliennes terrestres de 3 Mw s'ajoutant aux 7500 existantes produisent annuellement 100.000 TWh, 50% de l'électricité éolienne, l'autre moitié provenant d'éoliennes marines flottantes ou fixes.

Prenons l'exemple du Jura. Celui-ci, qui représente 1/100e du territoire national et 0,25% de la population, produirait plus que son quota d'énergie éolienne et solaire avec 150 aéro-générateurs et 500 hectares de photopiles au sol (1/1000è de sa surface) et autant sur les toits (moins de 5% de leur surface).

Notons que les 50000 hectares de panneaux installés au sol dans l'hexagone n'en couvriraient qu'un millième de sa superficie, 2% de celle consacrée aux cultures énergétiques. Les photopiles pourraient d'ailleurs squatter des espaces improductifs et sans intérêt environnemental, bords de route inclinés, carrières abandonnées, …

Répandre l'idée que satisfaire l'ensemble de nos besoins en électricité par les énergies de flux implique de couvrir notre territoire d'éoliennes et de capteurs solaires ne manque pas d'habileté. Il appartient au « Canard » de dégonfler ce mythe.

Michel Moreau

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28 février 2016 7 28 /02 /février /2016 17:44

 

Les écologistes n'ont jamais éprouvé une vraie passion pour le nucléaire, qu'il s'agisse de la bombe dont les polynésiens sont fiers de nous avoir fait cadeau, ni de nos 54 réacteurs qui se portent si bien, bien qu'ils soient moins nombreux en 2016 que les 200 prévus par PEON (Plan d'Energie d'Origine Nucléaire), en 1973) pour la fin du 20è siècle.

Le mouvement Vert s'est en partie construit et usé en opposition au développement de ce mode de production d'énergie décarbonée sans lequel la transjurassienne n'a pas d'avenir.

Dans le Jura plus qu'ailleurs l'écologie politique s'est délitée. En 1992 la liste des Verts (9,08%) et celle de Jura-Ecologie (9,98%) se partageaient près de 20% des suffrages aux élections Régionales. En 2015 EELV disparait du Conseil Régional.

Rien d'étonnant : les thuriferaires des énergies renouvelables et pourfendeurs de l'atome avaient tout faux.

Une évidence s'impose : le nucléaire français est sûr. Il n'a rien à craindre d'une bureaucratie de type soviétique qui, par la catastrophe de Tchernobyl, stérilisa partie de la Biélorussie et assaisonna généreusement de césium 137 nos plateaux jurassiens de Clairvaux à Champagnole – ni d'un quelconque séisme ou tsunami ou mauvais coup terroriste.

Les écolos n'allaient-ils pas jusqu'à prétendre que des risques de contamination radioactive n'étaient pas à exclure tout au long de la chaîne de l'uranium.

Subversives balivernes ! De la mine où l'uranium est extrait au Niger aux sites de stockage réversibles ou non, que ce soit dans les transports de combustibles neufs ou irradiés, dans l'usine d'enrichissement, les cuves des réacteurs, les échangeurs de chaleur, les piscines de désactivation ou le centre de retraitement des déchets de la Hague, si fuite par grand hasard il y avait, elle ne pourrait être qu'infinitésimale et bien évidemment sans le moindre impact sur la santé publique. D'ailleurs l'iode 131 relâchée il y a 30 ans à Tchernobyl n'a causé aucun cancer de la thyroïde dans le Jura.

 

A la suite de décénnies d'un combat qui les usa, les écolos n'ont jamais pu infliger la moindre égratignure au géant à 2 têtes EDF et AREVA (hier Framatone et COGEMA).

Entre des écolos rétrogrades et les scientifiques progressistes et soucieux du confort de leurs concitoyens, le combat était trop inégal.

Mais aujourd'hui se dévoile un nouvel adversaire autrement plus dangereux, le même que celui d'un ex candidat à la présidence lors d'un meeting mémorable au Bourget : la Finance.

Un coup d'oeil au cours de la bourse de ce jeudi 25 février nous éclaire : 2 titres battent les records de baisse : EDF et AREVA. L'action d'AREVA s'est dépréciée de plus de 90% depuis sa mise sur le marché. Ne pleurez pas sur la ruine des actionnaires privés. L'Etat détient en effet 96 % du capital d'AREVA.

Récemment une chaîne télé diffusa, fort tard bien sûr, un reportage terrible : « Le naufrage d'AREVA ». Eclairant, quoique faisant la part trop belle à la mauvaise gestion voire à la malhonnêteté de celle qu'on surnomma « Atomic Anne », masquant ainsi un échec plus fondamental : celui du nucléaire civil français.

La réalisation des 2 EPR, le finlandais et celui de Flammanville, s'éternise et le coût s'envole, de 3 à … 10, 12 ? milliards d'euros. Les malfaçons dans le béton de Bouygues et les couvercles de cuves n'augurent pas d'une mise en route proche. Le prix du Kw/h produit sera si élevé que le contribuable français subventionnera généreusement le consommateur, qu'il réside à Oslo ou dans l'ouest de notre beau pays. Mais nous devrions être accoutumés à cela. Depuis longtemps le coût de production du Kw nucléaire est largement sous-estimé.

Dans son calcul ne sont pas prises en compte les sommes colossales investies dans la recherche, aujourd'hui encore dans le projet ITER. De même retraitement, démantèlement, gestion des déchets, éventuels dégats environnementaux et sanitaires ont-ils été évalués de façon réaliste ?

En bref le Kw nucléaire coûte beaucoup plus qu'il ne peut rapporter. Et la situation ne va pas s'améliorer. La maintenance de nos 54 réacteurs approchant ou dépassant l'âge de la retraite sera de plus en plus coûteuse, alors que leur temps de production annuel et leur facteur de charge (rapport entre la puissance installée et l'énergie effectivement produite) diminueront de façon régulière.

Confrontés à la concurrence des énergies renouvelables dont les coûts sont orientés durablement à la baisse, grâce à leur fort développement à l'étranger nos PWR aujourd'hui et nos EPR demain perdront toute compétitivité.

Le choix n'est donc plus entre 2 modes de production d'énergie, l'un potentiellement dangereux, centralisé, dépendant de l'importation d'uranium d'un pays peu stable, le Niger, et un autre réparti sur le territoire, générant un développement décentralisé et démocratique, utilisant des sources propres et gratuites une fois l'installation réalisée.

Le choix est bien aujourd'hui entre 2 courbes de prix, l'une ascendante et l'autre descendante.

A nos dirigeants libéraux d'aujourd'hui et d'hier une évidence s'impose : en économie libérale il n'y a plus aujourd'hui de place pour ce mode de production du 20 siècle.

 

Par bonheur la ministre de l'Ecologie est là qui veille au grain. Financiers et écolos sont à mettre dans le même sac. Celui des mauvais patriotes qui dénigrent la filière d'excellence de l'industrie française.

La politique de l'énergie de doit pas se faire à la corbeille. Et il n'appartient pas à l'économie de structurer nos existences.

Oserions-nous renier tout le travail accompli par les pionniers de l'atome pour donner à la France cette indépendance qu'elle mérite sur le plan militaire et civil. Ce n'est pas aux allemands de nous montrer la voie à suivre : ils n'ont même pas la bombe.

 

Michel Moreau                   Le 28/02/2016

 

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31 janvier 2016 7 31 /01 /janvier /2016 23:26

 

La transition énergétique repose sur 3 piliers :

1- La maîtrise de la consommation, dans l'habitat, le bâtiment, les transports, l'agriculture... Les choix d'aménagement du territoire joueront un rôle essentiel.

2 – L'efficacité énergétique. Utiliser l'énergie sous sa forme la plus apte, thermique ou électrique, à satisfaire un besoin. Ceci exclut par exemple le recours à l'électricité pour produire de la chaleur à basse température pour le chauffage des locaux (le problème est différent si les températures exigées sont élevées comme dans la métallurgie).

3 – Le développement des énergies renouvelables pourra ainsi nous permettre de sortir du nucléaire vers 2030 et des énergies fossiles dès 2050.

 

La nécessaire réussite de cette transition énergétique implique bien sûr l'engagement de l'Etat et des citoyens.

Mais les collectivités locales, villes ou communautés de communes, ancrées dans leur territoire, dont leur incombe l'aménagement, ont un rôle essentiel à jouer.

Au niveau européen des villes engagèrent une réflexion et une action dans la gestion, production et consommation, de l'énergie à l'échelon local.

Au lieu de travailler chacun dans son coin Gérard Magnin eut l'idée de mettre toutes ces villes pionnières en relation, dans un réseau où elles pourraient comparer leurs expériences, profiter des réussites et des erreurs des unes et des autres. « Energy Cities » était née. Il y a 25 ans.

Gérard Magnin est bien connu des franc-comtois. Il enseigna l'économie et les sciences sociales au lycée de Pontarlier avant de devenir directeur de l'ADEME de Franche-Comté. Après l'avoir créée, il dirigea Energy Cities de 1994 à 2014.

Conseiller municipal, j'avais proposé que Champagnole devienne la première ville du Jura adhérente à ce réseau. Ma proposition n'a pas suscité d'enthousiasme.

Et pourtant quelques choix d'aménagement du territoire induisant des demandes de transport nouvelles, ou architecturaux, tel le centre nautique, auraient pu être orientés de façon plus compatible avec les objectifs de la transition énergétique, ou de la COP21.

Aujourd'hui Energy Cities ne compte encore aucune collectivité jurassienne mais regroupe 1000 autorités locales dans 30 pays en Europe dont Besançon évidemment, Dijon, Strasbourg, Francfort, Leicester...

 

Aujourd'hui l'urgence climatique est bien là. Des villes ont, au cours des dernières décénnies, accompli des progrès considérables.

Ouvrons-nous et allons voir ce qui se fait ailleurs. Intégrons le réseau Energy Cities.

Pour allécher nos décideurs, responsables de notre ville et de la communauté de communes, ainsi que les fonctionnaires territoriaux, je leur conseille de consulter sur le site http://www.energy-cities.eu/ les 30 propositions d'Energy Cities pour la transition énergétique des territoires.

 

Michel Moreau 

 

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26 janvier 2016 2 26 /01 /janvier /2016 16:25

 

C'est désormais un rite annuel. A la belle saison un fort contingent de jeunes hommes bronzés fait un pari, qu'ils gagnent presque tous : laisser leurs voitures au garage et se déplacer autour de la France à bicyclette.

Les adeptes du développement durable et de la révolution écologique ne peuvent rêver d'une meilleure publicité pour un mode de déplacement que l'on dit doux, bien qu'en l'occurence le terme d'actif serait plus pertinent.

Notre ancien maire l'avait bien compris, lui qui ne ménagea pas ses efforts auprès des organisateurs de la Grande Boucle. N'oublions pas qu'il était allé jusqu'à faire le tour de sa cité sur un vélo électro-nucléaire, côte à côte avec un ex vainqueur du Tour de France, avant le départ d'une étape du Tour du Jura.

Bien avant de défiler sur les Champs Elysées nos vaillants compétiteurs fileront, le 19 juillet prochain, le long de l'Avenue de la République, débarrassée pour l'occasion, de tout véhicule utilisant un moteur à combustion interne.

 

Notre nouveau maire s'est placé dans la continuité. Lors de ses vœux aux associations, il s'est montré désireux de voir se créer un engouement autour du Tour.

Il faut montrer à la France entière – mais pourquoi se limiter à notre hexagone alors que le Tour de France est un évenement mondial – tout l'intérêt que les champagnolais portent à la petite reine.

Mais notre nouveau chef local est un visionnaire. Non le règne de la petite reine ne doit pas durer qu'un jour. Le passage du Tour à Champagnole devra ouvrir la voie à la vélorution locale.

 

Car le peloton multicolore fera des émules. Au moins 50% des valides de 7 à 77 ans, et parfois au delà, au lieu de s'asseoir douilletement aux commandes de leur modeste Clio ou de leur ostensible 4x4, enfourcheront VTC ou VTT pour déplacer en brûlant leurs propres calories, leur poids moyen de 70 kgs, sur toute distance inférieure à 4 ou 5 kilomètres.

La sécurité des cyclistes sera telle que les parents verront sans crainte leurs enfants, cartable arrimé sur le dos, quitter la maison à vélo pour leur école, primaire ou secondaire.

Bien sûr la liberté, la sécurité et l'autonomie dont vont jouir les cyclistes n'ira pas sans quelques restrictions au règne de la voiture automobile.

Notre maire est-il visionnaire ou gentiment rêveur ?

 

Michel Moreau Le 26/01/2016

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