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20 novembre 2012 2 20 /11 /novembre /2012 10:39

 

      Bienvenue au village

 

 

Le village U ! A la vue de cette enseigne, un flot d'émotion m'envahit. Et bouillonnent les souvenirs surgis de mon enfance.

D'abord, la mairie-école, sa place, son préau, la cour non gourdonnée, le gros tilleul, mes exploits aux jeux de bille, le cours moyen, l'examen d'entrée en 6è, le couple d'instits unis depuis le bal de promo de l'Ecole Normale.

L'église et son clocher, son horloge, ma montre, son coq, ma météo. Le curé tout noir, la bonne, le presbytère et sa salle de catéchisme tapissée d'images pieuses et de représentation des tourments promis aux pécheurs. La peur de l'enfer.

Dans le four du boulanger, l'odeur des miches brûlantes. Qu'il y fait bon en hiver !

A l'épicerie, dans un grand bocal, des friandises aux couleurs acidulées.

Saucisses et jésus flottent au dessus du boucher. D'un coup de poignet précis il débite les cotelettes d'agneau local. Au creux d'un plat, se love le boudin. Il a sacrifié moutons et cochons au petit abattoir au bord de la rivière. Juste à l'aval, je prends mes plus belles truites.

A la coulée, au chalet, le fromager blond et rose remplit à ras-bol d'un lait crémeux mon bidon de fer blanc, qui sur le chemin du retour décrit des moulinets au bout de mon bras droit. Les petits sont ébahis.

Au bistro-restaurant, à la table du coin, le braconnier tape le carton avec trois compères. « Dix de der ! » rugit-il. La partie est finie. Ce n'est pas lui qui paiera la chopine.

Faraud, il déplie les 4 coins d'un grand mouchoir à carreaux sur sa cueillette du matin, 50 morilles pointues bien fraîches. Il a tonné dans la nuit. Déjà l'aubergiste emporte le précieux butin à la cuisine.

Changement de saison : la première neige. Le facteur part en tournée. Il ne chante pas. La pente est rude jusqu'aux fermes du haut, à l'ubac. Du vélo il va falloir passer aux skis.

Et voilà les hirondelles, le vent d'est gonfle les deux pellerines. C'est pas le tour de France. N'est pas René Vietto qui veut. C'est quand même du sport. La tournée du patron regaillardira nos représentants de la loi qui ne connaissent encore ni alcootest ni radar pédagogique.

Le pont sur la rivière, les bouses sur la route devant l'écurie, le terrain de foot, le poids public...

Tiens voilà l'idiot. A ses basques une cohorte de gamins rigolards.

 

Puis me vient une interrogation. Système U, Super U, Village U. Que signifie ce U ? Bien sûr : U comme universel. Quoi de plus universel que la notion de village, premier lieu où l'homme commerça.

Village arabe fortifié qui se serre au pied du minaret. Village de brousse et son baobab, arbre à palabre. Village de pêcheurs sur pilotis dans la baie du Mékong. Tipis encerclant le totem. Igloos jouxtant la banquise où l'ours blancs rode. Village de gaulois plus moustachus que nature...

 

Plus naïf que moi tu meurs ! L'esprit troublé par de pervers sermons, le plus sincèrement du monde, je croyais que le but de l'hyper commerce était, en employant moins de personnels, de distribuer plus de biens acquis à bas prix par des centrales d'achat prédatrices.

J'ai honte de m'être laissé borner à ce point. A la vue de l'éloquente enseigne je comprends : dans une société menacée d'atomisation l'objet ultime de Système u est de recréer du lien.

 

Alors entrons ! A la boucherie on échange déjà des recettes de bourguignon, au rayon légumes des trucs de jardinier, devant les papers peints des idées de déco...

Au bar-PMU c'est les tuyaux qu'on échange. Au tabac-journaux le lecteur du Fig-Mag rencontre celui de l'Huma-Dimanche. Bercé par les ondes magnétiques, émises par une providentielle ligne à haute tension, et par l'ambiance village, ne voilà-t-il pas qu'ils échangent salutations, points de vue et amabilités !

Après avoir parcouru les rues principales on échange un sourire avec la caissière ou des euros numériques à la caisse automatique contre la liberté de sortir un plein caddie de biens inestimables.

Pour compléter la touche village, le bâtiment aurait besoin d'un clocher-minaret. Et sa ligne évoque plus l'Amoco-Cadiz que le France. Mais le tanker qui assure le plein du Toyota écolo aux 4 roues motrices n'est-il pas plus vital que le paquebot qui fit japper Sardou  (« Ne m'appellez plus France »)?

Alors avant d'affronter les gros grains de la concurrence avec Leclerc ne doit-il pas être baptisé en bonne et due forme ?

Et en grande pompe ! On connait la gasconnade du bon roi Henri : « Paris vaut bien une messe ». Et Village U ?

Celle-ci dite, avec pâte azyme et vin bio, la procession s'ébranle vers le pied du Mont Rivel, ancien site villageois où se mêlaient mœurs gauloises et romaines.

Réputé pour sa piété, le maire porte la croix. A sa droite, un évèque de ses amis habilité à user du goupillon, à sa gauche, descendu du Parc naturel Régional, la législatrice d'opposition. Suivent au grand complet le conseil municipal, les majorettes, la fanfare, les pompiers, puis émus et recueillis, vous et moi, le menu peuple.

Prononcé sur un majestueux parking, la ou hier gisait une friche juste bonne à produire du pain bio, le prêche réussit une heureuse synthèse entre les enseignements du Christ et l'esprit de la libre entreprise. Marx et capital, naguère engagés dans un dangeureux mano-a-mano, dirigent la Chine la main dans la main. Dans la perle du Jura, les nouveaux marchands reçoivent solennellement les clés du temple. Cette Superbe Utopie vaut bien une humble flexion du genou.

 

Michel Moreau

 

NDLR : il n'y a pas de bar-PMU, de tabac-journaux ni d'idiot à Village-U. Cette chronique est donc de pure fiction. Toute ressemblance avec des personnages ou des lieux existants serait le fruit du pur hasard.

 

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15 octobre 2012 1 15 /10 /octobre /2012 09:01

 Toujours friand d'actu, je consulte le quotidien local à la page Champagnole. Trois cyclistes roulent pour la photo.  Interpellé par un tel rassemblement, je m'interroge. Est-ce une manif ?

Je suis vite rassuré. Au centre, presque surpris de se trouver en équilibre sur 2 roues, attitude qui ne lui est pas coutumière, je reconnais... le maire.

En ces temps d'urgence écologique et d'austérité économique il n'hésite pas. Et c'est par l'exemple qu'il prêche. Il choisit le vélo, assisté d'un petit moteur électrique, pour se déplacer dans sa ville au vu et au su de ses administrés ébahis.

Mais déjà, de minables sceptiques avancent : l'article du Progrès '' Ca roule pour le VLEC '' (vélo électrique), ne serait qu'une page de pub pour un produit moins jurassien que chinois, car fabriqué dans le plus grand centre industriel de l'Empire du Milieu. Et ce 2 roues ne se plierait que pour tenir moins de place dans le container.

Mesquineries ! Avis aux champagnolais : pour monsieur le Maire désormais en ville c'est le VLEC.

S'activant autour du pédalier, ses jarrets gagnent déjà en tonus. Il découvre de nouvelles sensations grisantes. Mais vite il réalise que, de la Bonde aux Champs Sarrasins, le recours à la fée électricité est superflu. Peu soucieux de conforter une industrie de l'atome de moins en moins populaire, il lègue son vélo électrique à un retraité qui doit, chaque jour, affronter la côte de l'abattoir. Il acquiert un vélo tout court.

De même les 5 VLECs de Champa-Loisirs font place à des simples bicyclettes sur lesquelles les éducateurs initient les enfants à cette pratique du vélo qui en fera des adultes autonomes et en forme. Lesquels attendront leur 70e anniversaire pour s'équiper en vélo électrique. Mais alors les éoliennes animeront le Mont Rivel, et le VLEC, enfin « Made in Jura », aura le vent en poupe.

A peine bouclée sa noble croisade en faveur de l'hyper-commerce local, il enfourche un nouveau et fringant cheval de bataille électoral : le vélo. Il passe le grand braquet, et avec la fougue et la vélocité juvéniles du fraîchement converti, le voilà devenu héraut de la vélorussion.

 

Michel Moreau

 

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27 septembre 2012 4 27 /09 /septembre /2012 23:47

 

 

Que le but soit de se disputer un ballon rond, ovale, sur un terrain plat, herboriser au flanc d'une montagne, de protéger un site pour promouvoir une énergie nouvelle, d'apporter assistance et amitié dans de lointaines contrées ou dans notre environnement immédiat, l'association répond à une aspiration profonde de l'homme à œuvrer avec d'autres.

L'action associative réunit, cimente. Elle est le contre-poids à l'atomisation de nos sociétés. C'est surtout le lieu où l'homme vaut par ce qu'il est et non ce qu'il possède.

L'association n'est-elle pas (loi du 1er juillet 1901) « la convention par laquelle 2 ou plusieurs personnes mettent en commun leurs connaissances ou leur activité dans un but autre que de partager des bénéfices »..

 

Emportés par cet esprit de désinteressement, nos politiques locaux, députée et suppléant, ont rendu hommage aux bénévoles des associations de terrain champagnolaises et posé au centre d'une photo de famille qui ferait une belle Une de Champamag.

« Forum pluvieux, forum heureux », avait pronostiqué notre députée jamais à court d'un trait d'esprit.

Il importait d'éviter toute atteinte à la neutralité, tout ce qui pourrait évoquer une arrière pensée post ou pré-électorale.

Le mouvement associatif ne doit-il pas se tenir à distance respectueuse de la politique, et vice-versa ?

Ainsi notre maire avait signifié à l'UMP et aux Jeunes.. Populaires que leur présence n'était pas souhaitée. Il était donc contraint d'écarter de la fête les planteurs de patates clandestins du Collectif Citoyens Résistants. Adversaires acharnés du progrès n'utilisent-ils pas leurs vélocipèdes pour aller de ci de là dans une ville qui a financé tant de parkings ? En outre, ils n'apprécient ni nucléaire, ni OGM, ni gaz de schiste, trois des piliers du développement durable libéral.

Les Jeunes populaires, eux, auraient risqué d'exprimer trop ouvertement leur enthousiasme pour les projets grandioses de la municipalité dans le domaine du commerce local et leur admiration pour un maire qui, autorisant la construction d'Hyper U sous une ligne à haute tension, a eu l'audace de lancer une expérimentation non pas sur des rats males et femelles pendant 3 mois mais sur des hommes et des femmes pendant des années, des effets bénéfiques des champs magnétiques.

Ils auraient même pu faire une proposition révolutionnaire à la Commission d'Aménagement du Territoire. Là où hier coulait une rivière, l'Ain, actuelle vallée du Fenu avant qu'il ne devienne Londaine, une zone humide de 4 hectares a été débarrassée de la terre, de ses batraciens et reptiles, bref assainie. Peut-on rêver de site plus apte à accueillir un Carrefour. Enfin toutes les enseignes seraient réunies, faisant de notre modeste cité la capitale de l'hyper-commerce où afflueront dijonnais, lyonnais et autres belfortains, sans compter nos amis d'outre-Jura.

 

Reprenons notre sérieux. Non, le Collectif Citoyens Résistants n'est pas une association comme les autres. Mais Voltaire ne disait-il pas, bien avant 1901 et sa loi : « Lorsque la société est bien gouvernée on ne fait pas d'associations particulières ».

 

Quant à moi, je peux témoigner que les responsables politiques les plus compétents et ouverts qu'il m'ait été donné de cotoyer, avaient fait leurs classes dans le milieu associatif.

Un fin cartésien dit une fois : « Je pense donc je suis ». Or penser conduit souvent à résister.

En vous excluant, le maire donne du relief à votre existence.

Alors Citoyens, Résistez. « Yes you can » ai-je envie de vous dire, non sans cette arrière-pensée politique que voici : « En 2014 : moins de CO2 dans notre biosphère et ici une bouffée d'oxygène ».

 

Michel Moreau

 

 

 

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19 août 2012 7 19 /08 /août /2012 19:28

Champagnole - Urgences en péril? 

Ancien membre du conseil d'administration de l'hôpital de Champagnole, j'ai voulu m'informer sur l'avenir du service des urgences, qui serait incertain. La direction de l'hôpital ne souhaitant pas communiquer à ce sujet, je m'adressai à l'Agence Régionale de Santé. On y use de la langue de bois avec maîtrise et prudence. Ainsi : « les bruits ne sont pas fondés aujourd'hui... On réfléchit à l'organisation des services de santé en Franche-Comté, à l'achat d'un hélico... Des paroles prononcées lors de réunions ont pu semer la confusion. De toutes façons, si projet il y a, cela ne se fera pas à la hache. Il y aura débat et concertation. »

On dit des rituels qu'ils sont immuables. Espérons qu'en l'occurrence ils ne résisteront pas au changement. Espérons-le : nous n'assisterons pas aux mêmes processus que nous avons connus avec la maternité, puis la chirurgie.

Au printemps 86 la maternité fermait. Jugeant qu'une ville où l'on ne naît plus est une ville qui meurt, j'avais provoqué une réunion en novembre 85. Le maire savait alors que l'ARS envisageait la fin de ce service, vital, si l'on ose dire.
Je tentai d'expliquer que cette décision risquait d'enclencher d'autres diminutions de l'offre de santé sur notre ville, générant transport et insécurité.
Dans une ambiance tendue, les porte-parole du pouvoir local et de l'hôpital, laissaient clairement entendre que la santé des champagnolais était leur affaire à eux et qu'il n'était évidemment pas question d'interrompre l'activité de la maternité.
4 mois plus tard c'était fait. Puis nous eûmes droit au même film. Lorsque courut le bruit que la chirurgie était menacée, les démentis furent formels. Jamais l'hôpital ne serait à ce point détruit. On connaît la suite. Et nous fûmes apitoyés par les complaintes d'élus représentant un pouvoir qui décidait de faire de la maladie une marchandise rentable.

Le service de santé de Champagnole reposait sur 3 piliers : la maternité, la chirurgie, les urgences.
Les urgences ! S'il n'en reste qu'un ce sera celui-là. Est-ce si sûr ? On attend une réponse plus claire que celle de l'ARS. Y-a-t-il vraiment menace sur ce service ?
S'il s'agit d'une fausse rumeur, les responsables locaux, le président du Conseil de Surveillance de l'hôpital, doivent la démentir. Nous sommes en droit de savoir.
S'il y a la moindre chance qu'elle soit justifiée, c'est à ces responsables d'en informer le public, les champagnolais, afin qu'ils prennent en main le problème de leur santé, expriment leur désaccord, s'organisent pour résister.

On ne peut plus naître à Champagnole. On ne peut plus y soigner une fracture. On aura bientôt le droit de mourir d'infarctus entre Crançot et Pannessières, dans une ambulance.
J'attends dans Champa Info des conseils d'hygiène alimentaire et d'exercices physiques pour prévenir les accidents cardio-vasculaires.
Si nous nous référons à nos connaissances de base en anatomie, il y a, même dans une ville de droite, dans chacunes de nos poitrines, à gauche, un cœur qui ne demande qu'à continuer à battre et qu'un pouvoir socialiste ne manquera pas d'entendre.

Michel Moreau
http://michel-moreau.over-blog.com/






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10 août 2012 5 10 /08 /août /2012 18:54

 

Peu de français pensent encore que la Terre est plate. Innombrables sont nos compatriotes persuadés que le pétrole est de l'or et le nucléaire une énergie sûre et bon marché.

En 1972 la revue américaine Nature, relayée par Newsweek, exposait le phénomène d'effet de serre et la notion de changement climatique.

MIT et Club de Rome nous apprenaient que la sphère bleue qui nous héberge et que l'on pouvait désormais contempler de haut, recelait des ressources limitées.

S'imposait alors l'idée d'une mutation écologique, dont le cœur était le passage obligé des énergies fossiles et sales aux énergies propres et actuelles, solaire, vent, géothermie... que la recherche allait nous apprendre à utiliser au mieux et au plus vite.

A un mode industriel jusqu'alors alimenté par une énergie hyper-centralisée et uni-directionnelle allait succéder une industrie innervée par une énergie relocalisée, gérée de façon citoyenne et démocratique grâce à ces réseaux intelligents que rend possible la révolution numérique.

 

Mais déjà l'industrie nucléaire aspirait toute cette élite scientifique qui allait penser l'énergie pour les politiques, de droite à gauche. Forts de leur savoir, proches du pouvoir, siégeant aux CA d'EDF, de la COGEMA, d'AREVA... ils mettaient en place pour nos centrales des moyens de contrôle infaillibles. Ils érigeaient des barrières infranchissables entre les atomes en fission et nos cellules. Jamais erreur humaine, défaillance technique, cataclysme naturel ou attentat kamikaze ne mettrait en péril le fonctionnement des systèmes de refroidissement des réacteurs PWR. Et il fallait bien plus que les accidents de Three Miles Island, Tchernobyl ou Fukushima pour fissurer leurs certitudes. Telle était leur confiance affichée qu'ils vendirent une centrale à Saddam et tentèrent de traiter avec Khadafi !

Ainsi le français, mieux que tout autre citoyen du monde, apprit à croire au joli conte de l'atome pacifique, pilier incontournable de tout progrès.

 

En 1980, pour promouvoir une mutation énergétique, quelques rêveurs jurassiens créèrent l'AJENA, aujourd'hui quasi institution, qui fit de notre département un pionnier des énergies renouvelables à la fin du siècle dernier.

Et je me permis de faire part de mes réflexions sur l'avenir énergétique à celui que je soutins au premier tour des primaires socialistes et qui se trouve en charge de redresser notre production.

Or Arnaud Montebourg a récemment déclaré que l'exploration des gaz de schiste ne doit pas être un sujet interdit.

Mais qui a bien pu prétendre le contraire ? Pas les opposants puisqu'ils s'expriment. Mais pas non plus ceux qui refusent de dormir sur ce trésor et disposent, pour faire trébucher dans le bon sens les décideurs de tout niveau, d'un pouvoir de persuasion tellement plus efficace que vœux, motions et pacifiques manifestations.

 

Alors le sujet n'étant pas interdit, voici mon avis.

Les problèmes posés par les pollutions décrites par Gasland, film dénoncé comme mensonger par un institut de recherche financé par les pétroliers, sont résolus.

La fracturation hydraulique ne souille pas l'eau – ou mieux encore, VEOLIA arrache le marché du siècle : produire des millions de barrils d'eau pure à partir de nappes phréatiques radioactives et enrichies de substances chimiques toxiques.

Tout va bien, les Etats Unis nous montrent la voie du nouvel essor. Pendant un siècle, les moteurs à combustion interne nous mèneront du dodo au boulot, ou sur les îles encore émergées des antipodes. Sur l'échelle de Standard and Poor's, c'est AAA+++.

 

Demain est un autre jour. Mais. Oui il y a un mais. Chaque année nous émettons plus de Co2. Partout il fait plus chaud, encore que de façon inégale. Il ne neige plus sur le Kilimanjaro. La Tour Eiffel trempe ses pattes dans l'eau salée. Sur les pentes de la Dôle, la où hier on s'amusait sur 2 planches, mûrit le Savagnin. La finlandaise bronze sur place.

Le dégel du permafrost libère des milliards de m3 de méthane, gaz à effet de serre auprès duquel notre brave dioxide de carbone n'est que timide pet de nonne.

La forêt humide s'assèche, elle brûle. La mer est trop acide. Le phytoplancton ne se forme plus. Au Leclerc tout neuf, merlan et maquereaux désertent le banc du poissonnier. Sur l'Everest, château d'eau de l'Asie entière, les glaciers s'éclipsent.

 

Ironie du sort : au moment où l'homme réussit sa sortie, il laisse sous ses pieds quelques décénnies de gaz de schiste inexploité et au dessus de sa tête des millions d'année de lumière et de chaleur.

 

Michel Moreau

 

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23 juillet 2012 1 23 /07 /juillet /2012 16:17

Militant pluri-décennal de la transition écologique : passage obligé des énergies fossiles aux actuelles, j'entrevoyais une belle éclaircie dans les esprits dirigeants, à gauche. La droite restait fidèle à l'utopie de l'alternative nucléaire.

Dans les permis d'exploration des gaz de schiste, je voyais les derniers soubresauts d'un mode industriel fondé sur les hydrocarbures. Le système productif devenait schizophrène. Il perdait contact avec la réalité : l'âge industriel alimenté par les énergies fossiles tire à sa fin. Rétif à s'ouvrir à la 3è révolution industrielle*, il se replie en lui-même, arc-bouté sur ses dogmes : concentration des activités, hyper-spécialisation, internationalisation de la distribution...

Mais l'évidence ne pouvait que s'imposer. Ne sommes-nous pas, à terme, condamnés aux énergies renouvelables ? Et leur potentiel est prodigieux. Les ressources de la seule Afrique en éolien, solaire, géothermie, hydro-électricité, sont à même de satisfaire les besoins de tous les autres continents.

Déjà, répliquant nos schémas conventionnels, le projet DESERTEC s'apprête à produire de l'électricité solaire dans le Sahara pour... l'Europe.

A l'instar de Jérémy Rifkins, je rêvais. L'Afrique n'avait pas connu de production hyper-centralisée de l'énergie. Elle allait nous montrer la voie d'une production locale, répartie, citoyenne, gérée par des réseaux intelligents.

Nous allions bousculer le cours de l'histoire. Déjà en France, pays du changement maintenant, tous les crédits de recherche dédiés au nucléaire, fission 3è ou 4è génération ou fusion ( voir ITER), sont sur le point d'être réorientés, au soleil, vers l'amélioration de la transformation de la lumière en électricité, le stockage dans l'hydrogène, la pile à combustible, les smart grids, …

Nous changions d'ère.

Réveil. Je mis en marche les étranges lucarnes. J'aurais pu continuer à rêver : des bipèdes sur 2 roues allaient si vite que je craignais de les voir décoller au sommet des cols. Et un suédois au nom fleurant bon l'ex-Tchécoslovaquie, allait, pour à peine 1000 SMIG mensuels ttc, enflammer les tribunes et le carré VIP du PSG. Merci, Or noir du Qatar. Puis, allegro, apparut un ex-ministre de l'Education Nationale. Bouille concrète et farce à l'oeil, on le sent tout fiérot d'être pris pour un pitre par une communauté scientifique internationale accrochée au mythe que mon automobile donne la fièvre au thermomètre.

Un jour mis en charge par Jospin d'un épais portefeuille d'une éducation nationale obèse, puis glissant dans les allées du Sarkoland, ce savant français n'en pense pas moins en ligne droite et en force. On ne la lui fait pas ! Ainsi dans la baie d'Hudson, où la banquise ne se forme plus en octobre, l'ours blanc maigrit. Mais qu'il vide donc les poubelles du port de Churchill. Et puis à 300kgs, n'est-il pas en surpoids. Par contre, quelle com' : l'ours va disparaître. Venez vite fixer le dernier spécimen sur votre portable. Et les phoques de B.B apprendront à se passer des ours. L'homme vit bien sans mammouth.

Et à Boa Vista, au Cap Vert, pépinière d'éboueurs, surtout depuis que pluie, arbres, fruits et légumes, vinrent à manquer, que la plage est belle ! Souhaitez-vous vraiment y voir déambuler ces hyper-éléphants luisant de graisse, posant leurs grosses pattes entre les rôtis huilés disposés perpendiculairement à l'océan.

Vraiment trop lourdauds pour qu'on les regrette, ces morceaux de choix des barbecues de nos précurseurs néanderthaliens, sur ce sol qui leur servait de couche et dont ils ignoraient tout de ce qu'il recélait.

C'est alors que mon ex-ministre, qui hier voulait des enseignants vignettes de mode, se livra à une mimique empreinte de fine pédagogie. Se cachant les yeux derrière son avant bras, il eut ces paroles : « Nous dormons sur un trésor et nous ne voulons pas le voir » ; Ce trésor : le gaz de schiste.

Puis s'incrusta l'image d'un pétrolier, un homme, pas un bâtiment chargé d'or noir. La mise est soignée, l'ensemble respire la réussite de bon aloi. Pas le genre nervi d'un lobby ! Le propos est mesuré. L'homme parle d'or : d'économie, de gaz de schiste et d'emplois. Emplois pour explorer, emplois pour exploiter et emplois pour... dépolluer. Tout pour emporter la conviction de l'écolo le plus rétrograde.

Il faut en convenir, en tant qu'agent salissant, le pétrole a quelques lettres de noblesse. Même si on ne prend pas en compte ce CO2 dont les climatologues bien-pensants ont tendance à ne voir que les effets négatifs.

Mais la fracturation hydraulique c'est presque le nec plus ultra de la pollution, la palme revenant à la fision nucléaire non contrôlée. Sur plus de 3kms de profondeur, de l'eau chargée de produits chimiques, d'éléments radioactifs, de l'eau apte à s'embraser, à déconseiller aux pompiers. Des nappes phréatiques souillées ad vitam eternam. Nos grandes sociétés pouvaient-elles rêver d'un tel challenge ? Produire des millions de barils d'eau pure, quel fabuleux chantier. Veolia, Suez Environnement, assistés d'ESSO et d'Areva, sauront relever le défi pour le plus grand bien du PIB.

Et nos cours d'eau, qui aujourd'hui ne sont pas l'objet des plus grands soins, retrouveront leur santé, les gammares et les truites d'antan.

Et une énergie bien de chez nous, quel atout pour le redressement productif. Vite, notre ministre en charge de Peugeot et MBF Technologies, doit lire ces lignes. Un clic et c'est parti. Un autre mot au PS : déroulez un tapis tout rouge, pas entremêlé de vert, à Claude Allègre. Cet homme est un trésor.

 

Michel Moreau

 

* « La 3è révolution industrielle » - Jérémy Rifkin

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2 juillet 2012 1 02 /07 /juillet /2012 19:38

Sur la piste cyclable, je pédalais. Je ressentis comme des picotements. Une sorte de plaisant frisson parcourut mon dos. Etonné je tournai la tête, à gauche.

Une femme brune, au regard clair et grave, me souriait. Tout près derrière, heureux et protecteur, le maire de notre petite ville. De cette photo affichée émanaient de telles ondes que je compris. Rien n'arrêterait la trajectoire de la candidate UMP vers le Palais Bourbon. J'avais devant moi deux personnages, deux characters comme on dit si bien outre-Manche, qui en toute circonstance adopteraient tout naturellement une attitude positive.

Ainsi, la sachant favorable à l'exploitation du gaz de schiste, je la sentais capable, au cas où notre Parc Naturel se voyait privé d'eau potable, de déclamer, fidèle réincarnation de Marie-Antoinette : « S 'ils n'ont plus d'eau, qu'ils boivent du Champagne ! Nos haut-jurassiens le méritent bien».  

Une telle transparence ! Tant de bénévolence ! Et du suppléant émanait comme un parfum de béatification imminente. Mais ne s'était-il pas déjà montré divin dans la campagne du premier tour? (dixit Marie Christine Dalloz). 

J'étais sous le charme. Le magnétisme opérait. Et déjà vacillait mon aspiration pluri-décénnale à un monde plus sain et plus juste. 

Oui, tout est affaire d'ondes. Visitons cette fois l'univers du commerce. Il y a déjà des ondes de forme. Elles sont évidemment liées à la taille de la structure. Passer d'un Super étriqué de 1700 M2 à une surface de vente de 5000 m2 change tout. On se gaussait de notre maire lorsqu'il osa cette phrase : "Nous avons beaucoup de m2 de Super mais zéro m2 d'Hyper. C'est qu'il savait bien, lui, qu'1m2 d'Hyper n'a rien à voir avec un m2 de Super : l'anis du Ricard y gagne en finesse, le grand Bourgogne s'allonge en bouche et la bulle du crémant du Jura éclate au palais avec une énergie décuplée. 

Cerise sur le gâteau : notre nouveau magasin U sera abrité par une ligne à haute tension. Celle-ci assurera au personnel, au chaland et aux produits alimentaires tout le confort d'un champ magnétique. Dans un tel cocon les caissières super-actives arboreront le sourire de notre députée et les clients mâles le bonheur de notre premier magistrat. 

On dit que dans fruits et légumes se bousculent résidus d'engrais et de pesticides. Dans cette ambiance ondulatoire ces tristes molécules s'évaporeront d'elles-mêmes. 

Dopé par un séjour, prolongé tellement on y est bien, le client empilera sur le porte-bagages de son city-bike ses emplettes néo-bio. 

Chaque fois, au premier coup de pédale, il aura un picotement de plaisir et une pensée émue de reconnaissance. Car en implantant ces modernes lieux de culte, nos élus, conduits par un leader doté d'un sens juste de l'avenir, ont fait de notre modeste cité la Mecque de l'Hyper-commerce.

Ils ont surtout eu l'audace d'établir ici un centre d'expérimentation grandeur nature des effets bénéfiques des ondes électro-magnétiques. 

les résultats ne pourront pas être cachés bien sûr. Mais trop de publicité ferait grimper le prix des terrains sous les lignes à haute tension. Et seule une minorité y aurait accès. Alors faisons confiance à nos élus. 

 

Un duo rayonne sur une affiche. L'avenir s'illumine. Par la grâce des ondes et la volonté de notre maire à tous, le nouvel Hyper U est un jardin de lumière et de douceur. Dans ses larges allées où tout brin d'herbe serait incongru, poursuivons, sereins, notre quête du bonheur, agrippés à nos caddies. 

 

Michel Moreau

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11 juin 2012 1 11 /06 /juin /2012 14:09

Il  faut mettre le Jura au diapason du pays.
Et renvoyer dans leurs foyers les élus UMP, représentants naturels des très grandes sociétés, de l'hyper-distribution, du lobby nucléaire, d'une agrochimie néfaste pour les paysans, pour la santé des sols, de nos enfants, et la vie de nos cours d'eau.
Les excellents candidats écologistes et  Front de Gauche du Jura ont pâti du vote utile. Leurs électeurs se mobiliseront pour aller vers cette mutation écologique, que la droite locale est loin d'incarner.
Cette transition vitale a fait de grands progrès au cours des dernières décénnies dans l'esprit des responsables socialistes ainsi que chez les candidats de toute la gauche au 2e tour : Raphaël Perrin, Daniel Brulebois et Sophie Laroche.
                                     
                                                                                  Michel Moreau
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10 juin 2012 7 10 /06 /juin /2012 14:28

Les mouvements du vent, de l'eau, le soleil, la chaleur des entrailles de notre Terre Mère, exploités en réseau et complémentarité, telle sera une des bases de la T.R.I (Troisième Révolution Industrielle).

Hier l'info allait de bas en haut. Ajourd'hui elle circule de pair à pair. Maghreb et Moyen Orient se peuplent de citoyens.

Demain grâce à la technologie de l'internet, la gestion de l'énergie peut être décentralisée, citoyenne.

Dans les relations humaines la coopération prendra le pas sur la hiérarche.

Dans la conjonction de cette mutation écologique et de la révolution citoyenne qu'elle permet, et que nous promet mon ami de plusde 30 ans Jean Luc mélenchon, je discerne les clés de la sortie de la crise, bien sûr financière mais aussi écologique et sociale où nous a conduit un mode industriel fondé sur les énergies fossiles.

Dans le tandem du front de gauche 2 personnalités sûres et intelligentes : Francis Lahaut qui n'a plus à faire ses preuves et Sylvie Chardevel qui demain contribuera aussi au changement à Champagnole.

Pour nous l'écologie n'est pas une contrainte mais notre chance. Quoi de plus naturel que mon soutien


 Michel Moreau

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6 juin 2012 3 06 /06 /juin /2012 11:21

On les nomme lanceurs d'alerte. Le terme est flatteur. En vérité, malveillants, ces individus ont une obsession : alarmer.

Par bonheur, il y a toujours un Claude Allègre pour clouer le bec à ces incompétents. Ainsi dans de nombreuses publications on peut lire que portables et antennes-relais émettraient des ondes nuisibles à notre équilibre. Un scientifique sérieux a trouvé la bonne réponse : les ondes émises ne présentent aucune nocivité. Par contre, ce qui peut troubler quelques fonctions, c'est simplement la représentation que peuvent s'en faire les esprits fragiles. Ceci me remet en mémoire les fortes paroles de Michel Rocard : « Ce n'est pas du nucléaire qu'il faut avoir peur, mais bien de la peur du nucléaire ».

Quel sage ce professeur Pellerin qui affirmait que Tchernobyl, nuage ou pas, n'aurait aucun impact sur la santé en france. Chef du Service Central de Protection contre les Rayonnements Ionisants (SCPRI) son avis était celui de l'expert. Et si quelques irresponsables, aux douteuses intentions, n'avaient pas évoqué l'iode 131 et mesuré la contamination en césium du sol jurassien, combien eut-on évité de cancers de la thyroïde ?

A quelques encablures de l'usine de La Hague, l'enfant leucémique ne doit la prolifération des leucocytes dans le sang qu'à l'angoisse de parents mal informés.

Et le bébé « mâle » naît sans pénis parce que le père, céréalier, a déniché dans un brûlot écolo le mensonge sur un pesticide qui lui fit craindre un avenir sans descendance.

Cet été ne seront victimes de la canicule que ceux hantés par l'idée du changement climatique.

Allons, le RoundUp nous assure notre pain quotidien. Le biphénol conserve la Kronenbourg dans sa canette de métal, le fongicide assure au grand bordeaux son bouquet flatteur au palais des œnologues aisés. L'uranium nous chauffe, et en prime soigne nos tumeurs.

Sans ces bienfaits du progrès nous aurions à la fois froid,  faim et soif en même temps. De quoi faire rappliquer à tombeau ouvert Coluche lui-même, de là où l'a conduit, bien jeune, sa phobie des camions.

Tout est vraiment bien dans le meilleur des mondes !

 

Pas si vite !

Déjà à Champagnole il en est qui s'inquiètent pour la santé du personnel du futur magasin U dont la charpente méta llique est chevauchée par une ligne à haute tension de 70,000 volts.

Pure intox. Ce n'est pas les ondes électromagnétiques qu'il faut craindre, mais la représentation que pourraient s'en faire les esprits fragiles.

Conseil à la direction : à l'embauche utiliser un détecteur d'esprits fragiles.

Mieux : supprimer les caissières. d'ailleurs, vestiges du siècle passé, ne seront-elles pas emportées par la vague du numérique, surtout, si en plus, elles ont peur de perdre leur emploi.

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