Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
28 avril 2013 7 28 /04 /avril /2013 18:16

 Dans un bulletin de la Communauté de Communes ( Déc 2012 ), j'ai découvert, décrit avec talent, le futur Centre Nautique Intercommunal, beau projet structurant – dixit le maire. Après le terme projet, l'adjectif « structurant » vient tout naturellement à l'esprit des élus.

« Une construction sobre, élégante, en osmose avec son territoire et répondant à un objectif de Développement Durable ».

DD, la référence à ce beau concept où s'harmonisent économie, environnement et social, s'imposait.

Tout ce qui importe aujourd'hui se fait en son nom : TGV, EPR, aéroport, hypermarché... Alors, que le centre nautique répondît aux exigences du Développement Durable était la moindre des choses et il importait de le souligner.

La construction sera sobre. Le présentateur avait à l'esprit les lignes de la structure, que l'on peut admirer dans les séduisantes simulations, mais non pas cet appétit de calories que laissent entrevoir les quelques 250m2 de surfaces vitrées, qui permettront aux crawlers d'admirer, à gauche à l'aller, à droite au retour, la silhouette feuillue du Bénédegand.

Mais un encart nous apprend que les dispositions techniques permettront une économie de 15% par rapport à des consommations « classiques ». Je ne sais pas trop à quelle consommation classique il fait référence. Je n'en pense pas moins que pour que l'on ait pu procéder à cette comparaison il a bien fallu connaître la consommation du Centre Nautique.

Curieux, j'interrogeai un responsable technique. Il me fut répondu qu'il y aurait bien une étude thermique... en temps voulu.

Ecolo naïf, je présumais que l'efficacité énergétique d'un bâtiment résultait de sa conception architecturale. L'aspect thermique devait être donc abordé dans l'élaboration des plans et non pas évalué après coup.

On peut en effet mesurer l'inefficacité énergétique de l'Oppidum, cher à notre ancien maire, ou de l'Hôtel du Conseil Général, conçu lors du dernier mandat de l'ex-président-sénateur. Ces mesures n'allégeront pas l'impact de leur consommation sur les finances communales et départementales et sur le climat. 345 KW/h/m2/an pour l'Oppidum. Un record, surtout pour un bâtiment utilisé de façon non continue. Messieurs nos grands élus, vous avez mérité la reconnaissance d'EDF, GDF, membres fondateurs de l'Institut du Développement Durable aux côtés de VEOLIA, AREVA et autres EADS.

Quand furent réalisées ces constructions absurdes, Chirac avait déjà dit : « La Terre brûle et on regarde ailleurs ». Et on savait faire beaucoup mieux.

Mais être sobre avec l'argent du peuple cela ne fleure-t-il pas la démagogie ?

Le présentateur du projet de centre nautique a dû, je le pense, se poser la question : est-ce que j'ose « osmose » ? Il a osé. Mais savait-il à quel point le terme était pertinent ? Grâce à 3 faces vitrées – notons l'absence de vitrage au nord – il y aura bien « osmose » entre atmosphères intérieure et extérieure, permettant les échanges thermiques qu'auraient interdit des parois opaques isolées, encadrant des baies vitrées au sud.

En été clim' et ventilation assureront le confort, cependant que les baigneurs profiteront du soleil à l'extérieur.

En hiver le centre nautique se comportera comme un majestueux radiateur. Les calories dissipées : autant en emportera le vent.

 

J'avais un jour proposé au maire qu'avec l'AJENA soit élaboré un projet de piscine couverte modèle. Apports solaires, bois, isolation thermique, architecture bio-climatique, ventilation seraient associés pour une gestion optimale de l'énergie.

Il ne m'avait pas semblé inattentif. Je le sentais presque en osmose avec mes idées. Puis il rencontra des architectes, flasha sur un beau dessin. L'osmose s'inversa.

Comment aurait-il pu rater l'occasion d'alourdir le bilan énergétique de la Communauté de Communes ? Car il est habité d'une vision à plus long terme. Croyant aux cercles vertueux, il sait que plus il produira de CO2, plus il fera chaud, meilleur sera le vin du Mont Rivel et plus légère la note du chauffage du Centre Nautique.

Conscient que bientôt nous n'aurons plus besoin de piscines couvertes pour barboter à Noël, il envisage déjà – gouverner c'est prévoir, et non « pleuvoir » - d'installer une piste de ski couverte, ouverte toute l'année sur les pentes du Mont Rivel. Les cellules photovoltaïques du toit et des éoliennes fourniront son énergie à une construction en osmose avec son territoire et répondant à un objectif de vrai Développement Durable.

 

J'irai jusqu'à proposer mes services pour décrire ce projet structurant, lors du prochain mandat du visionnaire qui nous pousse à progresser sans cesse. Amateur de ski, je prie pour qu'il ne trouve pas sur sa route électorale tranquille quelques jeunes qui jouent collectif, à la fois innovants et résistants, capables de préparer l'avenir avec sérieux.

 

Michel Moreau Le 28 avril 2013

 

 

Partager cet article
Repost0
7 avril 2013 7 07 /04 /avril /2013 17:46

 

De ces 3 hectares tout proches du centre ville on ne pouvait espérer tirer mieux que

quelques quintaux d'orge à bétail ou de patates pour le restaurant à l'enseigne du plus

regretté des comiques disparus. Bientôt ils accueilleront ce Leclerc que l'on attend depuis

longtemps.

En consom'acteur convaincu et fan du développement économique durable de notre

cité, j'avais hâte de voir les belles machines jaunes à chenilles prélever délicatement la terre

noire qui, revendue à bon prix, fera le bonheur de nouveaux jardiniers bio, puis creuser

encore et encore et étaler enfin cette solide sous-couche qui supportera bâtiments et

parkings.

A Champagnole on ressentait une sourde inquiétude : viendra ou viendra pas ? Un

Conseil d'Etat sourcilleux, en phase avec un pouvoir en guerre contre l'ultra-libéralisme,

n'allait-il pas, prétextant que la zone était sur-saturée de m2 de grandes surfaces, mettre des

obstacles à cette liberté et modernisation du commerce établies par la loi sous Sarkozy ?

« Si nous avons beaucoup de m2 de super nous n'avons aucun m2 d'hyper » avait

objecté, lucide, notre maire. Il savait bien, tout comme son opposant préféré, en totale

communion d'idées avec lui sur les gros dossiers : eau, commerce, zone de sports, qu'un m2

d'hyper c'est un peu comme 1m2 de ce jardin d'Eden d'oû furent exclus nos précurseurs

bibliques, pour avoir croqué la délicieuse ancêtre de la golden.

Alchimie subtile : tout est plus beau, plus fin, plus sain, plus bio dans ce m2 d'hyper.

Ce qui a visiblement échappé à la direction du grand magasin de Village U qui

entame sa carrière sous le pseudonyme vieillot de Super U.

N'y avait-il pas aussi le risque que quelque conseiller municipal pointilleux, interpellé

par la modicité du prix consenti par le Foyer jurassien à Leclerc, ne suggère que la

commune use de son droit de préemption pour réaliser ce qui était le projet initial sur ce

site : un quartier modèle d'habitat social de qualité environnementale. 13 euros le m2 !

Champagnole ne pouvait espérer d'un meilleur investissement.

D'un autre côté, quel honneur pour Champagnole, petite ville de 8000 habitants,

d'intéresser Leclerc. Notre maire ne pouvait que se montrer généreux envers la grande firme

philantropique, qui abondera sans doute les finances des associations locales, sportives,

culturelles, et voire même l'Union Commerciale.

Dans quelques mois s'offriront aux Jurassiens, Haut-Doubistes et proches Helvètes

les aliments les plus divers provenant des 2 hémisphères et même d'Ethiopie, pays où les

obèses ne sont pas encore nombreux à courir sur les haut-plateaux, mais où un financier

indien restructure l'agriculture dans sa ferme de 300.000 hectares. Leclerc, qui aime les

circuits courts, fera une belle place à nos produits régionaux, jurassiens, cantonaux.

Mieux : demander qu'une cellule soit réservée à une AMAP dans la galerie

marchande, en voilà une idée pour verdir un programme municipal en 2014.

Michel-Edouard, plus fort que le ringard « Bienvenue au Village », ose donc une

enseigne qui porte au rêve : « Leclerc, les Caddies du Paradis ».

Michel Moreau

Partager cet article
Repost0
7 avril 2013 7 07 /04 /avril /2013 17:40

 5800 milliards d'euros en 2007 réduits à 430 en 2013, tels étaient les coûts

estimés par l'IRSN d'un accident nucléaire majeur en France.

Cette stupéfiante diminution pourrait prêter à rire. Au contraire. Ceci nous

incite à espérer que la catastrophe se produise un septénnat plus tard. En 2020, en

suivant la même décroissance, le coût ne serait plus que de 40 milliards. ENTRE

2007 et 2020 nous aurions réalisé une économie de 5760 milliards d'euros, 6 fois ce

que coûte à l'Etat ces paradis fiscaux qui étaient dans la ligne de mire d'un exministre

du budget.

Louons les efforts faits par l'IRSN pour repousser le plus loin possible dans le

temps un événement dont la note s'allège au fil des années.

40 milliards en 2020. Combien donc en 2050 pour un Fukushima à Fessenheim, dont

le coût serait d'ailleurs partagé avec l'Allemagne, plus ou moins équitablement selon

la provenance du vent : Sibérie ou Atlantique.

L'éloquent ministre qui redresse notre industrie, en réinjectant quelques pincées

de millions dans l'atome pacifique, nous l'a bien dit : le nucléaire est une filière

d'avenir. En effet plus tard l'accident surviendra, mieux cela vaudra. Le risque devient

de plus en plus acceptable. Songeons à l'avantage décisif dont jouit l'industrie

française, qui dispose d'une énergie quasi gratuite, par rapport à l'allemande.

Risque d'autant plus acceptable que grâce à Tchernobyl et Fukushima dont

nous avons su tirer toutes les leçons, nous sommes prêts, dès aujourd'hui et mieux

encore demain, à gérer une telle crise.

Questionnez les autorités. Les transports en commun – on ne peut imaginer des

millions de véhicules individuels sur notre réseau routier – évacueront dans l'ordre

Valence, Lyon, Strasbourg ou Paris.

Les hôpitaux ont des stocks de moelle osseuse bien étiquetés - il ne faut pas se

tromper de receveur – pour effectuer à tour de bras des greffes sur des centaines de

milliers de réservistes volontaires qui comme à Tchernobyl colmateront les fuites des

réacteurs et piscines.

Utopie écolo : dans les grandes vallées et plaines contaminées par le césium la

nature reprend ses droits sur la culture. La forêt revient. Les hardes de loups régulent

les populations de sangliers. La terre d'Afrique, enfin mise en valeur par Monsanto et

la finance mondiale, nous nourrit à bas prix. Nos paysans ne sont plus subventionnés

pour exporter mais pour laisser reposer leurs sols exténués, leurs machines, leurs

bras.

Vous avez dit « risque acceptable ». Mais quand vous a-t-on demandé de

l'accepter ? N'est-ce pas en réalité de risque non refusable qu'il faut parler ? Question

impertinente, parmi bien d'autres, à poser lors du débat sur la transition énergétique,

pilotée par Anne Lauvergeon.

La démocratie est-elle un risque acceptable pour le nucléaire ?

Michel Moreau

Partager cet article
Repost0
22 mars 2013 5 22 /03 /mars /2013 11:49

 

 Parcourant un grand quotidien régional, adepte de la pensée correcte et d'ordinaire respectueux des piliers de ce Progrès dont il fit son nom, je butte sur un titre : « Combien coûterait vraiment – notez le « vraiment » - une catastrophe nucléaire ? ». Et je découvre un brûlot sur l'utilisation de la fission de l'atome d'uranium à des fins énergétiques.

Or, de même que l'on ne peut rire de tout, du moins pas avec tout le monde, on ne peut pas dire tout.

Une presse libre est une presse responsable.

En effet, dévoiler les estimations aussi alarmistes et contradictoires, émanant de la même source, l'IRSN (Institut de Radioprotection et de la Sûreté Nucléaire), c'est discréditer ceux-là même qui sont en charge de notre protection.

Ces chiffres instilleront cette peur du nucléaire, dont rêvent les lobbys du solaire et de l'éolien. Et ceci en plein débat sur la transition énergétique. Cela fera aussi « sortir du bois » où ils rêvent, à l'abri des grands chênes, les écolos, exceptés ceux qui siègent de ci de là.

Jugez sur pièces. En 2007 l'IRSN chiffre à 5800 milliards d'euros le coût d'un accident majeur. Le rapport est confidentiel. Ses frontières ne protégeraient pas l'Allemagne.

En février 2013 une étude publiée par le même IRSN situe à 430 milliards d'euros le coût médian d'une catastrophe.

Cette division par 12 est-elle liée au fait que le premier rapport était destiné à rester secret et l'étude suivante à être publiée ? Pas du tout ! La réalité est plus étonnante : le rapport confidentiel avait été fait à partir de « vieux chiffres rudimentaires ». les paramètres utilisés pour le second étaient « plus élaborés ».

On n'arrête pas le Progrès. Demain les réacteurs ne seront plus ni vieux ni rudimentaires.

 

Mais n'est-il pas vain de vouloir chiffrer en euros l'inchiffrable : la vie ?

Quel est le prix d'une vie ? Celle du prof à la retraite ou du bambin de la maternelle ? Celle du patron du CAC 40, qui pendule sous son parachute en or, ou celle de la mère célibataire, au RSA, qui tend son cabas aux potes de Michel Colucci ? Evidemment une forte proportion d'assistés parmi les victimes limiterait la note.

Quant aux sols, peut-on placer sur le même plan le pré arpenté par des bovins stupides ou le parking de l'hyper où ruminent 4x4, limousines ?

Et l'habitat ? Quel coefficient attribuer à l'appartement haussmannien du VIè et au F3 du 93 ? Nogent sur Seine n'est qu'à 80 bornes de la capitale. Une centrale y ronronne.

Tant de paramètres ne sont pas maîtrisables. Toute estimation sera donc arbitraire et subjective. Alors à quoi bon ?

 

Positivons. Pensons plutôt aux effets bénéfiques pour l'économie nationale et le redressement industriel.

En France une grave menace plane sur VEOLIA : la main-mise des collectivités locales sur la gestion de leur H2O.

La décontamination de millions d'hectares de bâtiments, d'usines, de milliers de kilomètres de rivières et de milliards de m3 d'eau offrira à la grande société spécialiste de l'environnement un chantier à sa mesure, non délocalisable. Elle y acquérra une expertise qu'elle monnaiera plus tard au niveau mondial.

Du travail pour des siècles et des siècles. Amen ! comme dirait François Ier. Respirez, petits et gros porteurs d'actions VEOLIA. L'air est iodé.

P.S : la parution d'un tel article dans le Progrès en est le signe : sur le nucléaire le changement de l'opinion, c'est maintenant.

Pour sûr la rédaction du journal a déjà adhéré au RESEAU SORTIR DU NUCLEAIRE, fédération de 949 associations agréée pour la défense de l'environnement. Sinon voici l'adresse : www.sortirdunucleaire.org

 

Michel Moreau

 

 

Partager cet article
Repost0
10 mars 2013 7 10 /03 /mars /2013 14:36

Michel Moreau Le 27 février 2013

Président de

« Citoyens, Ecologistes, Solidaires »,

3 rue A. Dumas

39300 Champagnole

 

Madame la Ministre de l'Artisanat,

du Commerce et du Tourisme

 

 

Madame la Ministre,

 

Je voudrais attirer votre attention sur ce qui me paraît une énormité, résultant de

la politique du pouvoir précédent.

Champagnole, petite ville du Jura, a connu une forte désindustrialisation et une

érosion démographique notoire, passant de 10000 à 8000 habitants. Pourtant cette ville,

bien située géographiquement, dans un cadre naturel agréable, et jouissant d'un bon

climat, est un lieu de résidence apprécié et recherché. On habite plus que l'on ne

travaille à Champagnole, qui souffre plus d'évasion de la main d'oeuvre que d'évasion

commerciale.

Avant les projets d'installation de Leclerc, du passage de Super U de 1700 à

5200m2 avec 4000m2 de « commerces satellites » et le probable agrandissement

d'Intermarché, Champagnole comptait 380m2 de grandes surfaces par tranche de 1000

habitants, contre 228 pour le Jura et 140 pour l'ensemble du pays.

Ce sur-équipement avait justifié le refus du tribunal administratif d'entériner la

décision de la CDAC du Jura qui autorisait le passage de Super U au niveau hyper.

C'était en 2005. Sous l'ère Sarkozy l'ultralibéralisme a fait un nouveau pas en

avant. La dérégulation totale de l'installation des grandes surfaces a officialisé la loi de

la jungle.

Avec des conséquences rocambolesques pour notre petite ville.

Où en France, en Europe ou ailleurs une zone de chalandise d'environ 15000

personnes sera pourvue de 32 hypers - encore que le magasin relevant de la chaîne

Systeme U garde le titre de super, malgré une surface de vente supérieure à 5000 m2, et

se fonde avec humour dans un ensemble de commerce au joli nom de Village U. Tout

ceci a été réalisé avant que le Conseil d'Etat ne statue sur les recours déposés par des

associations de commerçants et de citoyens.

C'est maintenant les travaux de terrassement d'un Leclerc qui ont débuté ce lundi

25 février, avant bien sûr que le Conseil d'Etat se soit prononcé.

De tels agissements sont-ils tolérables dans un état de droit ?

Ce sont 10 hectares des meilleures terres agricoles qui ont été sacrifiées à la

mégalomanie des bétonneurs de l'hyper-commerce.

Notons, avec le sourire, que le terrain de Leclerc a été acquis fin novembre 2009

par la société Le Foyer Jurassien pour y construire des logements sociaux, puis cédé auprix très concurrenciel de 13 euros le m2. Il s'agit du plus beau terrain à bâtir de la

commune. Celle-ci n'a pas fait jouer son droit de préemption. La revente s'est faite une

bonne semaine après l'acquisition.

 

Vous trouverez ci-joint le dossier préparé pour le TA de Besançon qui a botté en

touche en direction du Conseil d'Etat lequel laisse du temps au temps.

Dans la jungle le gros l'emporte fatalement. Cette hyper-libéralisation se fait au

profit des géants de la distribution.

Il incombe à la gauche, dont je suis, ou tout simplement à un Etat responsable et

soucieux du droit et de l'égalité, de mettre de l'ordre dans la jungle où règne la loi

unique de la finance. Une action dans ce sens me semble s'imposer. Vous pouvez à la

fois protéger les petits entrepreneurs du commerce local, prémunir les élus municipaux

contre des rêves déconnectés du contexte économique et social, tout en les tenant à l'abri

des tentations que pourraient leur faire subir les acteurs du très grand commerce en

quête de leur propre développement durable.

 

Veuillez agréer, Madame la Ministre,

l'expression de mes respectueux sentiments,

Michel Moreau 

 

Partager cet article
Repost0
12 février 2013 2 12 /02 /février /2013 15:12

 

 Le risque d'accident nucléaire n'est pas une fiction.

Notre système énergétique est anti-démocratique.

Il faut planifier une sortie du nucléaire citoyenne, investir massivement dans la recherche sur les énergies renouvelables et se fixer une sortie du nucléaire en 2035 en passant par l'extinction progressive des réacteurs nucléaires.

Autant de thèmes que je répète depuis quelques décennies au point de lasser et même d'agacer lorsque seul, au sein de la commission Energie du Parti Socialiste en 1974-75, je n'adhérais pas à la pensée unique.

Si seul d'ailleurs qu'en 1979 je quittai ce parti, que j'avais contribué à faire vivre dans le Jura aux côtés de nombreux camarades.

Divine surprise, les phrases citées plus haut sont tirées de la contribution des JS au débat national sur l'énergie. La jeunesse était au cœur du programme de François Hollande. Ainsi leurs aînés entendront ces propositions, émanant de leur sein, du PS, et non de quelque écolo illuminé.

 

De même les cadres d'AREVA, du CEA, d'EDF, bref le gratin du nucléaire hexagonal, pourraient bien être ébranlés dans leurs certitudes – mais celles-ci ne relèvent-elle pas aujourd'hui surtout de l'affichage -lorsqu'ils seront confrontés aux facéties d'un de leurs ex maîtres-à-penser, le physicien nucléaire Jean Louis Basdevant, professeur à Polytechnique pendant 35 ans.

Après une étude approfondie de la catastrophe de Fukushima n'a-t-il pas rédigé un ouvrage au sous-titre on ne peut plus clair : « Sortir du nucléaire après Fukushima ».

Dans une interview à l'essentielle revue du réseau Sortir du Nucléaire, il tire la sonnette d'alarme pour la centrale de Fessenheim, située sur une faille sismique, alimentée en eau par le canal d'Alsace, qui la surplombe de 9 mètres, à l'amont de la région la plus peuplée d'Europe. En cas de fusion du cœur et percement de la cuve au-dessus d'un radier sous-dimensionné (5 fois plus mince qu'à Fukushima), le Rhin serait pollué jusqu'à Rotterdam et l'immense nappe phréatique perdue à jamais, ou presque.

La fermeture de cette centrale, dit le physicien pédagogue, est un devoir moral vis-à-vis des habitants de l'Europe.

Jean Louis Basdevant, à propos de Tchernobyl, cite le savant soviétique Vassili Nesterenko : « Nous avons frisé une explosion nucléaire qui eût rendu l'Europe inhabitable. »

A Fukushima on est très préoccupés par la piscine du réacteur 4, le seul dont le cœur n'ait pas fondu, située à 30 mètres de haut dans un bâtiment en partie démoli. Un séisme d'amplitude 7, fréquent dans cette partie du Japon, la détruirait, ce qui déclencherait un nuage radioactif énorme.

JL Basdevant cite l'analyse de Charles Perrow, scientifique américain, de l'accident de Three Miles Island. Pour celui-ci la complexité implique l'accident, qui devient normal dans un système comprenant une multitude de composants : pièces, procédures, opérateurs. De petits dysfonctionnements peuvent inter-réagir de façon inattendue...

La lecture de cet ouvrage est vivement recommandée à ses anciens élèves en charge de la politique énergétique de la France.

 

Troisième entorse à la pensée unique sur le nucléaire : la motion de Paul Quilès au congrès du PS concernant la pertinence de la dissuasion nucléaire, signée par une centaine de militants dont Michel Rocard.

Le même Rocard avec qui, lors de son passage dans le Jura en 1974, j'avais eu une discussion très animée. Ce même Michel Rocard qui use cette subtile formule : « ce n'est pas du nucléaire qu'il faut avoir peur, mais de la peur du nucléaire ! ».

Paul Quilès, ex-ministre de la Défense et président de la Commission de la Défense est : « convaincu que dans le monde du début du 21e siècle la sécurité ne passe pas par le sur-armement et que la dissuasion nucléaire est une illusion coûteuse et dangereuse. »

 

Ces prises de position n'ont pas fait la Une . Les JS eux-mêmes le disent : le débat national sur l'énergie, piloté par Anne Lauvergeon, Colombani du CEA, le président et la directrice de l'Institut de Développement Durable patronné par EDF, GDF, SUEZ, VEOLIA, Vivendi, Bayer... est confisqué par les lobbies. Ceux-ci disposent de gros moyens. Pas sûr que cela suffise pour gagner la bataille d'une opinion publique, aujourd'hui favorable à la sortie du nucléaire. L'argent n'est pas tout puissant.

 

Michel Moreau

http://michel-moreau.over-blog.com/

 

 

 

Partager cet article
Repost0
4 février 2013 1 04 /02 /février /2013 23:25

  Ces écoliers ne seront pas inscrits sur les listes électorales lors des deux prochaines élections municipales. Le maire leur parle pourtant avec cette même bonhommie sérieuse dont il use auprès de ses administrés adultes. 

Il  a  les  mains  largement  ouvertes  comme  pour  une  offrande.  En  2008  il  n'a  pas  pris Champagnole. Il s'est offert à elle. 

Pour sa ville et pour tout ce qui y bouge, il déborde d'affection. Poussé au bord de l'Ain, rejeton d'une vieille famille, de cet habit de maire qui lui va comme un gant, enfant sage, il rêvait. 

En 2014 il n'hésitera pas à faire à nouveau don de sa personne.  Il incarne le maire légitime, normal : il veut des lotissements, des enfants, des emplois, des équipements sportifs, des commerces. Et là il voit grand.

Sa plus belle réussite : transmuter 20 arpents de sols ingrats en Village U, où l'on afflue des montagnes, plateaux, vallées et plaines du Jura et d'ailleurs.  N'a-t-il pas réussi aussi à arracher du Foyer Jurassien la décision de vendre 3 hectares de terres  à  patates,  destinées  à accueillir  du  morne  habitat  social,  à  Leclerc.  Au prix exorbitant  de 13 euros le m2 ! Charge  à  celui-ci d'embellir et de structurer l'entrée de la ville.

 Pour 2014 les feux sont au vert et l'avenir politique en rose. 

 

Patatras ! L'image rassurante d'homme raisonnable se fissure soudain. Ignorée de tous, une passion secrète le rongeait.

C'est une réunion de la communauté de communes qu'il choisit pour faire son coming-out.

Stupéfaction ! Celui à qui vous aviez accordé votre confiance est... écolo !

Totalement désinhibé il lance cette géniale formule : « Il y a ceux qui parlent d'écologie et ceux qui la font ». Vous avez compris au côté des quels il se range.

Les plus éberlués sont ces vandales qui s'opposèrent au goudron et au béton du grand commerce. Pris à contre-pied ils se découvrent un allié de poids. Mais les fraîchement convertis sont souvent les plus radicaux.  Champagnole  pourrait  en voir des pas mûres et des très vertes.

Tremblez automobilistes. Vous ne serez plus les bienvenus dans une ville dédiée à la petite reine. Par l'exercice physique et la chasse aux particules fines il entend rétablir les comptes de la Sécu. Cependant, les nonagénaires résidant dans le quartier de l'ancien abattoir auront droit au vélo électrique.

Tel Armstrong survolant l'Izoard, pas plus tard qu'hier, je l'ai vu dressé sur les pédales de son citybike acheté en France, escaladant la rue Baronne Delort.  J'ai eu la vision du héros de Cervantes éperonnant Rossinante. A ceci près que Don Quichotte partait en guerre contre les moulins à vent alors que Don Clément est en campagne pour les éoliennes. 

  Sans tarder, à l'horizon, sur Mont Rivel et Bénédegand, d'immenses lames synthétiques tournoieront en rugissant et feront du pâté d'alouettes de tout volatile assez écervelé – gare auxlinottes – pour s'aventurer dans ce coin de ciel. 

En ville, pour ne pas être ébloui par les capteurs solaires étincelants qui défigurent les toits, le piéton va tête baissée. 

La vallée du Fenu entre Equevillon et Sapois avait été assainie à grands frais par une entreprise de TP. On aurait pu y installer un Carrefour. Hélas elle sera rendue aux bactéries, vers de terre, batraciens plus ou moins comestibles, reptiles plus ou moins venimeux. Vite, allez admirer l'oeuvre des bulldozers avant que l'irréparable ne soit perpétré. 

On LUI prête l'intention d'exiger l'arrêt des vieux réacteurs de Bugey et de Fessenheim.  Rassurez-vous « Super » U stocke déjà les bougies. 

Les footballeurs locaux poursuivront leur boule de cuir ronde sur une pelouse enherbée. Pas question que l'on épande sur la terre de l'huile de pierre (petroleum) déguisé en gazon synthétique. 

A ceux qui rêvaient de nager en toutes saisons, armé de bon sens, le maire dit « mangez-vous des cerises en janvier ?». Et la poudreuse en juillet sur la Dole, c'est pas pour demain ? 

Supprimé aussi le Vendée Globe. Pourquoi gaspiller l'énergie du vent à faire louvoyer des bateaux publicitaires, barrés par des loups de mer dans le Pacifique Sud, au nez et à la barbe de pingouins accablés de chaleur dans l'été austral. 

La liste des forfaits potentiels n'est pas close. Courage ! Il reste une année pour mettre en piste  un  candidat  responsable,  soucieux  de  notre  environnement  économique,  bref  deDéveloppement Durable. 

Mais Dieu à qui il confie ses verts projets, sage, clément, et fin lettré, lui dit: l'écologie n'est pas quelque chose que l'on fait, c'est un mode de vie. Or que d'énergie dépensée à accumuler réunions, inaugurations, mandats, assemblées générales et salons, vœux, vins d'honneur - encore que là on ne consomme que du soleil en bouteilles – déplacements rendus dangereux par la police de la route. 

Allons mon fils, tu donnes trop. Pense un peu à toi. Relis Voltaire. Cultive ton jardin.  

                                                                Michel Moreau

Partager cet article
Repost0
13 décembre 2012 4 13 /12 /décembre /2012 11:09

 

 

La France, prisonniere de choix datant du début de la 2e moitié du 20e siècle, peine à appréhender le problème de l'énergie,

L'énoncé est simple. La population mondiale croît. Des pays émergent. Ils accèdent à plus de consommation, La demande en énergie augmente. 2% par an est une estimation raisonnable. Elle passera de 12000 millions de TEP à 24000 en 35 ans.

Maintenir la croissance de cette demande à ce niveau implique que nos gaspillages soient maitrisés et non imités en Afrique et en Asie.

 

Nous disposons de 3 sources d'énergie : les fossiles qui couvrent 87% des besoins, le nucléaire un petit 5%, les renouvelables - où domine encore l'hydraulique – 8%.

Scénarios fossiles : des nouvelles ressources, pétroles, gaz de schiste, s'avèrent capables de satisfaire ce doublement dans les 35 années qui viennent. Les émissions de CO2 sont multipliées par 2. En 2047 la planète est devenue très inhospitalière.

 

Scénario nucléaire : le nucléaire répond à ce doublement de la demande. Les émissions de gaz à effet de serre sont arrêtées au niveau actuel, déjà trop élevé.

Pour cela, en 2047, nous aurons multiplié par 25 le nombre de réacteurs (429 aujourd'hui). Il a fallu en construire 11000, un par jour ouvré. Ils ne sont pas alimentés en uranium 135 mais en MOX, comme le très cher EPR de Flamanville. Et un nuage de plutonium ferait apparaître Tchernobyl et Fukushima comme des incidents bénins avec leurs retombées d'iode et de césium, tellement moins dangereuses.

 

Un seul scénario est vivable. Celui des Energies Renouvelables, disponibles localement en masse pour quelques millions d'années. C'est la voie que prend le Monde, mené par les pays avancés : Etats Unis, Chine, Allemagne, Italie, …

En France on s'interroge encore : faut-il sortir du nucléaire. Question très subsidiaire quand on connait l'apport très marginal de celui-ci au niveau mondial, très modeste en France, pays le plus nucléarisé (15% de l'énergie).

 

On dit qu'il y a aujourd'hui débat voulu par le pouvoir. Alors posons la vraie question : quand et comment sortir des énergies fossiles ? Et pour y répondre ici, observons le Monde. *Rapport du World Watch Institute (www.worldnuclearreport.org).

 

 

 

Michel Moreau

Président Fondateur de l'AJENA

Ex administrateur de l'ADEME

 

 

Partager cet article
Repost0
28 novembre 2012 3 28 /11 /novembre /2012 17:43

Des idées pour un débat

 

Le débat sur l'énergie décidé par le gouvernement, c'est pour bientôt. Le comité de pilotage national sera constitué d'Anne Lauvergeon, ex-patronne d'AREVA, Pascal Colombani, ex administrateur du CEA. Madame Tubiana est directrice de l'IDDRI (Institut de Développement Durable et des Relations Internationales). Dans le collège des fondateurs de cet institut on trouve : EDF, GDF-Suez, EADS, Vinci, BASF, Baïer, VEOLIA-Environnement... Jean Jouzel, climatologue, préside cet institut. Sa carrière a été faite au CEA. Bruno Rebelle, ancien de Greenpeace, membre du PS, n'a pas de lien connu avec le monde du nucléaire. L'idée d'un passage obligé des fossiles aux renouvelables est loin d'être une évidence pour 4 sur 5 des personnes sus-nommées.

Le débat sera aussi organisé dans les régions. L'AJENA, première association de Franche-Comté engagée dans la réflexion sur les énergies renouvelables et la maîtrise de l'énergie, y aura, pensons-nous, sa place. Il nous faudra aborder ce débat avec des idées claires et solides.

 

Nous serons affrontés aux arguments classiques :

L'électricité nucléaire est peu chère, c'est un atout pour notre industrie.

Le nucléaire est source d'emplois.

Il assure notre indépendance énergétique.

C'est un fleuron de notre technologie.

Nos centrales sont sûres, leur sécurité étant sans cesse renforcée.

Le nucléaire est donc une filière d'avenir.

 

Il faudra replacer ces affirmations dans une approche non plus hexagonale mais mondiale du problème de l'énergie et de l'état de l'industrie nucléaire. Nous nous appuierons pour cela sur un rapport paru en juillet 2012 sous l'égide notamment du World Watch Institute (téléchargeable sur www.worldnuclearreport.org).

 

De ce rapport de 100 pages, illustré de nombreux graphiques, voici quelques points forts :

Prévisions et réalite :

En 1973-74, l'AIEA prévoyait pour 2000 une capacité installée de 3500 à 5000 GWe. La capacité atteinte en 2000 est de 350GWe.

Effet Fukushima :

L'Allemagne décide la sortie du nucléaire : 8 réacteurs sont arrêtés. Taiwan, Suisse, Belgique planifient leur sortie du nucléaire. La Chine suspend les nouveaux projets. Les chantiers engagés sont poursuivis.

Production d'électricité nucléaire :

En 2002, 444 réacteurs sont opérationnels. En 2011 : 429 (parmi ceux-ci 44 réacteurs japonais dont une partie resteront définitivement à l'arrêt).

De 2010 à 2011 la production totale a chuté de 4,3%.

En 1993 le nucléaire fournit 17% de l'électricité, 11% en 2011. Depuis cette date, un seul pays a rejoint le club : l'Iran.

Dérive des coûts :

...de construction de l'EPR (European Problem Reactor).

Flammanville : de 3 à 6,6 milliards d'euros.

Olkiluoto : de 3 à 6 milliards d'euros.

Coût de l'électricité nucléaire :

2003 : 28,4 euros/MWh (Ministère français de l'industrie).

2012 : 70 à 90 euros/MWh (Cour des Comptes).

2012 : 110 à 166 euros/MWh (Prévision EDF pour l'EPR de Hinkley Point, GB).

Marché et industrie nucléaire :

TEPCO a perdu 96% de sa valeur. On s'y attendait.

Mais l'action d'EDF, le plus grand exploitant nucléaire au monde, a perdu 82% et celle d'AREVA, plus grand constructeur : 88%.

Standard and Poor's attribue la note « BBB - » à AREVA. L'investissement dans le nucléaire est considéré comme risqué par les marchés financiers.

 

Energies Renouvelables

 

En 2011 le coût des panneaux photovoltaïques est 25% de celui de 2008.

En 2011 les investissements dans les ER sont de 250 milliards de dollards, 5 à 10 fois plus que dans le nucléaire.

 

En 1973, après le choc pétrolier, certains rêvent que le nucléaire se substituera aux énergies fossiles.

En 2010 la demande mondiale en énergie est de 12000 millions de TEP. Cette demande est couverte à 85% par les énergies fossiles, 8% par les énergies renouvelables, notamment l'hydraulique. 5% par le nucléaire.

Estimons à 2% l'augmentation annuelle de cette demande. En 35 ans, elle aura été multipliée par 2.

Revenons sur l'argument des pro-nucléaires : « le nucléaire est le meilleur moyen de lutter contre le changement climatique. »

Si l'on veut simplement couvrir cette augmentation de la demande par le nucléaire et ainsi stopper l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre au niveau actuel, il faut multiplier par 25 le nombre de réacteurs d'ici 2047, donc en construire un par jour. A quoi ressemblera le Monde avec 11000 réacteurs ?

Mais la révolution des ER est en marche. De 2005 à 2010 les capacités de production d'eau chaude solaire et d'électricité éolienne ont crû de 25% par an, celle d'électricité photovoltaïque de 50%.

Si un tel taux de croissance se maintenait, dans 35 ans nous ne saurions pas quoi faire de toute l'énergie produite.

La question n'est pas de savoir si les ER domineront l'approvisionnement mondial en énergie, mais quand.

 

Question subsidiaire au ministre du Redressement Industriel : sachant que le lobby nucléaire livrera une rude bataille d'arrière-garde, quel sera le rôle de la France : frein ou moteur ?

Autre question, très politique celle-là : l'avenir appartenant aux ER, quelle voie empruntera leur développement, sachant que nous sommes à l'embranchement. Celui-ci se fera-t-il sous forme de projets énormes, aux mains de monopoles, la production étant centralisée, l'énergie circulant de façon uni-directionnelle . Ceci répliquerait les schémas encore actuels en France.

Ou bien, conscience étant prise de la nature décentralisée des ER (solaire, éolien, hydro-électricité, biomasse, géothermie), se construira une production répartie sur le territoire, où individus, collectivités, coopératives seront à la fois producteurs et consommateurs. La nature des énergies renouvelables et les technologies de l'information permettent cette évolution vers une 3è révolution industrielle.

*L'énergie n'est donc pas une simple question de technique, mais par ses implications sociales, économiques et environnementales, un problème politique. Jusqu'alors dans ce domaine les choix ont été le fait d'une techno-structure. Ce qui n'est plus admissible. Le changement c'est aussi cela.

 

*- Jérémy Rifkin : La 3è Révolution Industrielle -

Michel Moreau

 

Partager cet article
Repost0
28 novembre 2012 3 28 /11 /novembre /2012 14:33

 

Dans le Haut Doubs mon enfance fut jalonnée de passages dans des lieux pieux : salle de cathé, chemin de croix, chapelle et nef de l'église...

Jamais vraiment accro à la foi, je pris quelques distances avec l'Eglise. Mais les souvenirs des grandes cérémonies , communions, baptèmes, mariages hétéro, Pâques, Noël, et même funérailles, restent plaisants car toujours liés à la gastronomie.

J'étais gourmand et les occasions d'expérimenter ce pêché étaient rares et notre pain quotidien frugal. De la chaire tombait l'oraison. Mais c'était le gigot d'agneau pascal, crème et chocolat, qui tenaient mon esprit en éveil plus que de raison.

Jésus Christ, mort bien jeune même pour l'époque, snobait les ascètes. C'est autour d'un repas qu'il entretenait ses disciples. Vous voyez d'ici la cène.

Shakespeare, lui, lisait dans les âmes. Qu'il avait raison Marc Antoine de mettre César en garde contre le maigre Cascius ! En effet celui-ci ne boit pas, ne mange pas. De plus il est pudique. « Cet homme est dangereux ! ». Exit l'empereur. Lorsque Brutus lui porte le coup de grâce il marmonne ces derniers mots : « Toi aussi, mon fils ! » et passe à l'éternité.

 

C'est là qu'enfin entre en scène notre maire. Le décor : le salon « Vins et Fromages ». Moi-même amateur, je ne demande qu'à être éclairé. Ainsi j'appréciais que notre maire rendit hommage aux ex-footballeurs convertis au ballon de rouge.

Mais ne faisait-il pas aussi montre de patriotisme ? En effet ce salon est dédié à deux pivots de l'art de vivre à la française, voire deux piliers de l'identité nationale. N'est-ce pas Jésus Christ qui nous informe, parlant du vin : «  ceci est mon sang ».

Je ne bée pas d'admiration dès que notre élu local ouvre la bouche. J'ai même fait la moue lorsqu'il partit en croisades pour l'hyper-commerce et VEOLIA-Environnement. Mais après tout cette grande société ne distribue que de l'eau. La soupçonner de verser des pots-de-vin serait donc débile.

Mais là je suis séduit. Notre maire est comme un poisson dans l'onde, même si au Salon l'eau rince les verres pas les gosiers.

Il entame un long pélerinage, en zig-zag à travers la France éternelle, du Rhône au Rhin, du Val de Loire aux rives du Var. Il s'attarde en Gironde, muse au pied des pentes qui dévalent jusqu'au bord de la Seille.

De la main gauche il tient fermement une assiette de fromage, que nul flatteur, eût-il la ruse du renard, ne lui fera lâcher.

Le verbe est clair. Point d'emphase. Le lyrisme est teinté d'un humour jamais noir.

Lui qui, jour après jour, monte en première ligne contre chômage et pauvreté, ne mérite-t-il pas cette heureuse parenthèse, cette belle évasion, cette embellie à lui offerte par la grâce du soleil et de la photosynthèse.

Ainsi, lorsque totalement libéré et si sincère, il évoque deux jours de pur bonheur, ceux qui liront ses mots dans Champamag seront émus, et pour les plus sensibles jusqu'aux larmes.

J'avais récemment beaucoup entendu parler de droite décomplexée, sans savoir de quoi il s'agissait vraiment. Etait-ce une anodine défense du pain au chocolat dans la cour du CES ou une aversion affichée à l'égard de faciès pas catholiques ou de rites religieux non orthodoxes ?

Qu'ici, en cet Oppidum qui nous tient lieu d'Agora, elle se mue en hymne à l'amour du Savagnin et du Comté de 2 ans d'âge, fait vraiment de Champagnole une perle de la plus belle eau. Message transmis à Jean-François Copé.

Merci amis œnologues et vivement votre salon 2013

Partager cet article
Repost0