Les fausses nouvelles, « fake news » dans la bouche de notre très anglophone président, défenseur de la francophonie, ne menacent-elles pas notre démocratie ?
Deux urgences :
1- Faire taire Médiapart qui accorde plus de crédit à la parole de l'ex-dictateur, déchu et liquidé, d'un pays d'Afrique, qu'à celle d'un ex-président élu de notre République, que la calomnie est en passe de terrasser.
2- Stopper net les bavardages auxquels se livre une animatrice préférée des français dans « Cash Investigation ». L'intitulé de cette émission se veut éclairant : « Cash » en bon gaulois signifie les espèces et celles-ci sont la forme que prennent les commissions occultes. Le téléspéctateur de la dernière moutûre, consacrée au commerce de l'eau, n'est-il pas habilement guidé vers une conclusion évidente : la mise en marché de cette source de vie commune ne se fait pas dans la plus grande transparence.
Bien sûr des responsables politiques, Carignon par exemple, ont jadis trempé dans quelques scandales. Mais tout cela est évidemment forclos et le Parquet Financier aura l'élégance de ne pas étudier quelques-uns des cas cités par Elise Lucet.
On n'imagine pas en effet de respectables dealers de l'eau au coude-à-coude avec les marchands d'herbe dans les arrière-cours de services pénitentiaires.
Mais il n'y a plus aujourd'hui de collusion à quelque niveau que ce soit entre ceux qui détiennent le pouvoir de l'argent et ceux que le peuple a désignés pour décider à sa place.
Ainsi les 2 exemples qui suivent appartiennent à un passé révolu.
En 1980 était fondée l'AJENA dont l'objectif était de promouvoir la maîtrise de l'énergie et le développement des énergies renouvelables. Jura Ecologie, mouvement d'écologie politique, posait le problème de l'eau, du traîtement des ordures qui puaient alors ici et là dans de belles décharges.
Jura Ecologie proposait des solutions.
Soutenu par la Fédération de Défense de l'Environnement du Jura (FDEJ), le Conseil Municipal de Pannessières, choisissait la technique de lagunage à marcrophytes que Claude Camus, conseiller municipal et biologiste, avait découvert en Allemagne. J'avais quant à moi visité celui de Meze, commune de 8000 habitants dans l'Héraut.
Lagunage à macrophytes et Stations d'épuration classiques ont un point commun : ce sont les bactéries qui dégradent les matières organiques en sels minéraux, nitrates et phosphates. La station est un équipement coûteux en béton et énergie, donc productrice de CO2. Utilisant un procédé énergivore, certaines éliminent partie des nitrates, relâchant les phosphates dans le milieu récepteur, l'Ain à Champagnole, pour le plus grand plaisir des algues qui font chûter le taux d' oxygène de l'eau, et des cyano-bactéries. Ainsi la faune piscicole est moins riche en aval de la station d'épuration qu'avant la construction de celle-ci.
Dans un lagunage, les sacrophytes, roseaux et joncs transforment nitrates et phosphates en biomasse, compostable ou méthanisable. Et c'est l'énergie solaire, via un processus naturel, la photosynthèse, qui assure l'épuration des eaux usées.
A Jura Ecologie, on avait aussi élaboré un plan pour les ordures ménagères. Nous nous inspirions d'une caractéristique de la géographie jurassienne : la présence d'un nœud ferroviaire assez central : Mouchard.
La partie organique, séparée à la source, serait compostée au niveau individuel ou communal. Elle n'irait pas faire chuter la température de combustion et générer de la dyoxine dans un incinérateur. Les autres déchets partiraient par le train de Lons, St Claude, St Amour... vers un centre de tri sis à Mouchard, d'où la partie recylable rejoindrait, grâce au service public du frêt ferroviaire, les différentes filières de réutilisation.
Le résidu, ni compostable ni recyclable, partirait vers les cimenteries à nouveau par rail pour y être incinéré. Cette solution choisie en Suisse n'avait rien d'original. Il n'est pas venu à l'esprit de nos voisins de construire des incinérateurs là où pré-éxistaient des cimenteries capables d'assurer un service plus performant. Celles-ci présentent en effet un autre avantage essentiel : elles produisent du ciment été comme hiver. Par contre les besoins d'un réseau de chaleur tel celui de la Marjorie sont par nature saisonniers. Ce qui conduit à utiliser le surplus d'énergie pour produire de l'électricité en période où elle est surabondante. Partie de ces Mwh électriques sont bradés en été à la Suisse dont les barrages sont équipés de pompes pour remonter l'eau en amont. Celle-ci fournira une énergie verte rachetée par la France au prix fort en période de sur-consommation liée au choix du chauffage électrique, spécialité bien française inspirée par le lobby nucléaire.
On peut s'interroger. Pourquoi le bon sens n'a-t-il pas prévalu ? C'est là qu'on revient aux conclusions d'Elise Lucet. La solution la plus coûteuse ne s'est-elle pas imposée parce qu'elle était la plus intéressante aux yeux de ces grandes sociétés qui ont mis la main sur le marché de l'eau et des ordures.
Michel Moreau http://michel-moreau.over-blog.com/ le 27/03/2018