Perny ou Pernot à la tête du futur Conseil Départemental ? Ces personnages ne sont-ils pas interchangeables, pas seulement phonétiquement ? Perny rêve de grandes surfaces sur un écoparc et d'un Center Parks tropical. Pernot a fait de Champagnole la cité reine de l'hyper commerce et engage la communauté de communes dans la création d'une piscine des années 70, ignorant tous les progrès techniques et les changements intervenus depuis dans les esprits concernant climat et énergie. Pernot et Perny ont en commun une vision erronée et arriérée du développement. Leurs politiques concourrent à centraliser les activités : commerciales, éducatives, sportives, ce qui éloigne l'usager, le client, l'administré, du service. Il faut un projet alternatif qui prenne le contre-pied de cette politique déphasée avec la réalité d'aujourd'hui, et qui génère déplacements, gaspillages d'énergie et d'espace, destruction d'emplois dans le commerce, l'école et lèse une activité touristique diffuse au profit de l'hyper tourisme à la sauce Pierre et Vacances.
Président fondateur de l'AJENA, ancien administrateur de l'ADEME, je perçois dans une transition énergétique réelle l'épine dorsale d'une politique départementale en faveur de l'emploi et de l'environnement.
Les 3 piliers de cette transition énergétique sont : la maîtrise des consommations, l'efficacité énergétique, le développement des Energies Renouvelables.
Le plus gros gisement d'économies est dans le bâtiment. Il faut aller vers le BEPOS dans le résidentiel mais aussi dans le tertiaire.
La priorité sera donnée à la rénovation - économies d'espace et de matériaux. Il faudra aussi faire en sorte que les économies d'énergie ne soient pas réservées à ceux qui en ont les moyens. La transition énergétique implique une réduction des inégalités.
MOBILITE
En réalisant les rêves des grands distributeurs le maire de Champagnole a réussi à faire croître les déplacements vers des hypers qui distribuent plus avec moins de personnels. Le centre de Champagnole est mort. Pour pallier cette anémie nous en sommes réduits à organiser des samedis piétonniers. Protéger le centre ville de Lons pendant qu'il est encore temps.
Relocalisons le commerce. Revitalisons les bourgs centres. Cessons de regrouper les classes. Maintenir des postes d'enseignants coûte moins cher que transporter les élèves. Laisser à ceux-ci la liberté de se rendre par eux-mêmes dans leur école c'est préparer des adultes plus autonomes et plus actifs.
RAIL
Donner la priorité aux lignes traditionnelles : celle du Revermont, d'Andelot-La Cluse pour laquelle des horaires mieux adaptés aux besoins des travailleurs aideraient à la rentabilité.
Entre Lyon et Strasbourg, ligne qui irrigue le cœur du Jura et de la Franche-Comté, faire circuler des trains pendulaires qu'ALSTOM sait fabriquer.
La branche sud TGV pourrait bien être le même fiasco financier que sa grande sœur de Dijon à Strasbourg.
Sites (aux deux sens du terme) de covoiturage, abris pour auto-stoppeurs, promotion des déplacements actifs sur courte distance (plus de 50% des trajets automobiles se font sur des distances de moins de 3 kms)... en protégeant le cycliste. Zone 30 en ville, pistes cyclables et non trottoirs où les vélos sont acceptés.
L'objectif : réduire de 50% le recours à l'automobile en dessous de 5 kms.
Vitesse limitée à 80 sur route, 110 sur autoroute : moins de travail pour les chirurgiens et les pompes funèbres, 10% d'énergies fossiles économisées, des millions de tonnes de co2 non libérées dans l'atmosphère.
EFFICACITE ENERGETIQUE
Sortir du chauffage électrique.
En 1973 Boîteux PDG d'EDF disait : « tout client nouveau qui opte pour le chauffage électrique nous fait augmenter d'autant notre programme nucléaire. » Sans le moindre débat parlementaire ni bien sûr consultation citoyenne, nucléaire et chauffage électrique se sont développés en synergie. Or le nucléaire produit de l'électricité de façon régulière alors que les besoins de chauffage sont liés aux changements de températures. Les besoins en pointe sont satisfaits par des centrales thermiques classiques. Le chauffage électrique génère alors des quantités énormes de co2.
Dans une centrale thermique la chaleur est transformée en électricité avec un rendement de 30% (réacteur nucléaire), 33% dans une centrale à fuel.
3 kwh d'énergie primaire produisent donc 1 kwh électrique. Cette électricité doit être utilisée pour ses emplois spécifiques. Elle ne doit pas être dégradée en chaleur.
Peut-on ignorer aujourd'hui les lois de la thermodynamique (principe de Carnot, 1824).
Au cours de mon mandat d'administrateur de l'ADEME je n'ai jamais obtenu que cette agence prenne position sur ce problème. Le représentant du Ministère de l'Industrie siégeait alors au conseil d'administratin de la COGEMA.
A Champagnole une chaufferie collective au bois déchiquetté pourrait se substituer au chauffage électrique des Pleiades et de leur quartier.
SOLATUBES
Le centre nautique en projet serait bien mieux éclairé grace à 25 solatubes que par 300m2 de vitrage.
Aucune calorie ne serait perdue.
Grâce à cette technique les belles grandes surfaces champagnolaises pourraient économiser au minimum 1,500,000 kw/h/année sur le seul éclairage. Les élèves du lycée de Champagnole apprécieraient de travailler à la lumière naturelle.
De même il faut qu'en 2025 utiliser un autre mode de chauffage de l'eau sanitaire que le soleil lorsqu'il est là paraisse aberrant.
Les lave-linge alimentés en eau chaude et eau froide sont a règle à l'étranger, l'exception en France.
TERTIAIRE
Dans les appels d'offres aux architectes il faudra préciser que la performance énergétique sera le critère de choix principal. Ceci évitera des erreurs architecturales telles quel l'Oppidum à Champagnole, ou le Conseil Général à Lons.
En ce qui concerne ce dernier l'isolation de la verrière et l'installation de Solatubes pour éclairer le hall de façon efficace permettrait des économies d'énergie importantes.
CENTER PARKS
C'est le miroir aux alouettes des 300 emplois qui l'a probablement emporté dans l'esprit de nos conseillers généraux. Encore qu'un grand nombre de ces emplois serait limité à 9h/semaine. Ce qui m'a paru un gag et qui est tout à fait contraire à la loi.
Entre 300 emplois ou 150 hectares de forêts, le choix n'est-il pas évident ?
Deux questions pourtant, parmi bien d'autres, concernant notamment les dommages à l'environnement, semblent avoir échappé à nos élus.
Combien le m2 de l'Aquamundo coûtera en équivalents kw/h ou TEP pour maintenir une température tropicale dans l'immense bulle transparente ? Combien de centaines de milliers de tonnes de CO2 seront rejetées chaque année ? Ceci est-il compatible avec la loi de transition énergétique ou tout simplement avec les objectifs des plans Climat Energie mis en place par les collectivités locales du secteur concerné ?
La Cour des Comptes régionale devrait être consultée.
Si l'offre touristique s'élargit dans le Jura il n'est pas certain que la demande fasse de même. Combien d'emplois seront donc, soit perdus, soit non créés dans un tourisme réparti sur le territoire, entre hôtels, village vacances, gites ruraux, restaurants, campings ?
Et surtout le rapport entre emploi créé par Pierre et Vacances et l'investissement n'est pas bon : plus ou moins 680,000 euros par emploi. On peut évidemment faire beaucoup mieux en investissant dans la transition énergétique.
Considérant que les crédits affectés au Center Parks ne seront pas investis dans celle-ci, on peut dire clairement que le projet Pierre et Vacances, soutenu par le président du Conseil Général, est non seulement déplorable sur le plan environnemental mais a un impact négatif sur l'emploi. Utilisés dans la transition énergétique, les 170,000,000 du Center Parks présenteront un bilan environnemental, mais aussi surtout social et économique tellement plus intéressant.
Jugez sur pièces :
40,000,000 d'euros engagés dans la rénovation thermique de l'habitat permettront de diviser par 4 la consommation d'énergie de 2150 logements sociaux de 65 m2 : des charges diminuées et un meilleur confort pour une population qui subit la précarité énergétique.
Avec la même somme on installe 200 chaufferies collectives à bois déchiqueté de 150 kw, produisant 3,6000,000 kw/h/année en brûlant 17,000 tonnes de déchets de bois. On veillera à substituer le bois en priorité au chauffage électrique. Mais lycée de Champagnole et CES situés près d'une grosse scierie passeront du gaz au bois.
Toujours avec 40,000,000, 20 à 25 éoliennes de 2 ou 3 MW produiraient à peu près la consommation de 25,000 foyers jurassiens (plus ou moins 75/80,000 MW/H).
Avec le dernier quart les toits s'agrémenteraient de 50,000 m2 de photopiles.
Les 10,000,000 restants permettraient d'aider, à hauteur de 50,000 euros par opération, la création de 200 gîtes ruraux en privilégiant l'accueil à la ferme qui permet de diversifier l'activité agricole et conforter les exploitations petites et moyennes.
Le PIB étant la somme de nos consommations, on peut bien penser que l'énorme gaspillage énergétique de l'Aquamundo engendré par l'étrange volonté de maintenir une température tropicale dans une bulle transparente à une altitude de 500 m et à 45° de latitude nord boostera notre PIB et aidera à remettre sur ses rails notre divine croissance.
Mais c'est pourtant bien la recherche de la décroissance des consommations d'énergie qui peut être la solution à la crise de l'emploi dans le bâtiment.
TRANSITION ENERGETIQUE ET EMPLOI
Entre 2006 et 2012, 5 milliards d'euros investis dans les ER ont créé 30,000 emplois (1 emploi pour 110,000 euros). Dans les économies d'énergie 2,5 milliards ont généré 50,300 emplois (1 emploi pour 50,000 euros). Il faut investir 680,000 euros dans le Center Parks pour créer 1 emploi. Et ceci dans l'hypothèse optimiste de 250 jobs à temps complet.
35 heures par semaine de travaux de maîtrise de l'énergie ou d'installation de systèmes solaires valent mieux que des horaires décalés consacrés à du nettoyage de surface.
Mais cela requiert une formation.
Formation initiale dans les établissements techniques au niveau BEP. La région Bourgogne-Franche-Comté pourrait initier un DUT « Transition Energétique » à Paul Emile Victor dont on fait un modèle de réhabilitation thermique : éclairage des salles de classe par solatubes, solaire thermique et phovoltaïque, chaufferie au bois déchiquetté fourni par la scierie toute proche.
Formation permanente dans les GRETA. C'est de la compétence de la Région qui peut utiliser les compétences de l'AJENA dans le Jura et au delà.
Différents scénarios (Negawatt, ADEME) envisagent la création de 700,000 emplois dans la transition énergétique (ce qui donnerait 32,000 pour la Bourgogne-Franche-Comté et 3500 pour le Jura).
L'argent public, énergie qui n'est pas indéfiniment renouvelable, doit évidemment être investi là où l'intérêt social et environnemental est évident.
Une autre comparaison n'est pas inutile. Selon la « America's New Energy Future » traitant de la révolution du gaz de schiste et son impact sur l 'économie américaine (Octobre 2012), l'exploitation de cette énergie fossile crée 1 emploi pour 337,000 dollars. C'est un peu mieux que le Center Parks mais nettement moins bien que l'éolien français. Notons que celui-ci, à fort contenu d'importation, crée 3,9 emplois par million investi, contre 6,9 en Allemagne, pour la même époque considérée.
Aujourd'hui ALSTOM produit enfin, comme je le suggérais en 92 au Conseil Régional, sous les quolibets de Jean-Pierre Chevènement, des éoliennes offshore, et peut donc en faire autant pour les turbines de leurs homologues terrestres de la région Bourgogne-Franche-Comté.
La métallurgie chalonnaise, ex-Framatome, qui fabriquait les cuves des réacteurs, pourrait tout aussi bien concevoir des mats d'éoliennes.
Et construire ceux-ci en bois économiserait beaucoup d'énergie. Les premiers se dressent en Allemagne. La filière bois comtoise peut y trouver son compte.
Avec Photowatt la France avait une avance technologique dans le photovoltaïque. Le lobby nucléaire s'est employé à anémier cette filière qui peut renaître en Franche-Comté, berçeau de la micro-mécanique. Du Made in China passera-t-on au Made by Precisjura ?
LA CHIMIE AU SERVICE DE LA TRANSITION ECOLOGIQUE
La plus importante entreprise jurassienne, qui est aussi la plus grosse émettrice de CO2 et consommatrice d'énergie, apportant sa pierre, et de taille, à la transition écologique, étonnant, non ?
Un chimiste allemand a redecouvert la réaction dite « de Sabatier », Prix Nobel français en 1912 : CO2+4H2->CH4+2H2O+chaleur.
La synthèse du méthane est aujourd'hui une réalité en Allemagne. Audi se dote de la première unité industrielle de méthanation qui alimentera 1500 véhicules parcourant 15000 kms/an.
Audi produit son hydrogène par électrolyse de l'eau en utilisant l'électricité excédentaire générée par ses éoliennes sur la Mer du Nord.
Solvay est à la fois énorme émetteur de CO2 et consommateur de chaleur. Or la chaleur produite est à très haute température. Solvay a aussi le savoir faire du chimiste et peut donc aider à résoudre le problème du stockage de l'électricité solaire et éolienne lorsque la production excède la demande.
La transition énergétique pourrait générer de l'emploi dans la mécanique, l'industrie du bois et la chimie. On est loin des clichés qui la présentent comme un frein à l'économie.
Mais bien sûr et c'est bien là le fond du problème : s'agit-il d'une économie fondée sur la consommation en perpétuelle croissance d'une énergie produite de façon hyper centralisée ou la gestion économe d'une énergie générée de façon répartie au plus près des besoins.
Dans le cas N°2 qui nous intéresse, peu importe si solaire et vent produisent de façon irrégulière et décalée par rapport à la demande, puisque les modes de stockage existent : barrages, méthanation, et bien sûr nos bonnes vieilles batteries et les piles à combustible.
A nous de mettre en place le chef d'orchestre, ce réseau intelligent qui harmonisera localement production et consommation. Elle est pas belle la musique ?
JETONS UN COUP D'OEIL SUR L'AVENIR
2050 – Annus horribilis si l'on fonce tête baissée dans ces projets grandioses et débiles, Center Parks ou centre nautique communautaire. Ou bien l'intelligence a prévalu et nous sommes alors au terme de la transition énergétique.
En 2030 le nucléaire est devenu inutile mais continue à employer de nombreux spécialistes pour le démantèlement des réacteurs et la gestion des déchets.
La voiture électrique assure 10% de la mobilité des personnes. Son domaine est la ville, elle n'utilise que de l'électricité renouvelable.
Dès 2016, 120m2 de photopiles sur le toit de la déchetterie champagnolaise produisent l'équivalent de la consommation des 6 voitures du tri postal (3000 kw/h/année pour 15000 kms).
Les porcheries d' Arinthod et du Mont Rivel produisent le méthane qui assurent électricité et chaleur aux laiteries qui leur fournissent le lactosérum.
La partie organique de nos ordures ménagères, les déchets verts et les boues de station d'épuration sont méthanisées.
AUTANT EN APPORTE LE VENT
En 2050, l'éolien produit 200 TW/H par an, la moitié de l'électricité, 18% de l'énergie totale.
La production répartie entre 12500 éoliennes terrestres (100 TW) est marine.
Le Jura accueille 100 éoliennes. En construire 3 en moyenne par an sur 35 ans n'est pas impensable.
La responsabilité de nos élus locaux : évaluer la faisabilité de 20 éoliennes (Mont Rivel, Bénedgand, forêt de la Joux). Le plateau de Nozeroy serait un site parfait mais c'est un couloir aérien. Le bon sens voudrait que les avions laissent 150 mètres aux pales des éoliennes, l'espace ne manque pas au dessus.
SOUS LE SOLEIL EXACTEMENT
Nos compatriotes de 2050 souriront de la bêtise de leurs prédécesseurs qui utilisaient charbon, bois, pétrole et surtout électricité nucléaire pour chauffer leur eau sanitaire en plein été.
Photovoltaïque - Il produit 22 % de l'électricité en France (passant de 2TW/H aujourd'hui à 90 TW/H en 2050, il dépasse l'hydro-électricité.
Cela donnera 350 hectares de photopiles dans le Jura dont la superficie est de 500,000 hectares, et 30 hectares dans la communauté de communes Porte du Jura dont 20 sur les bâtiments. Produire de l'électricité sur le toit d'une grange peut aider un cultivateur à conforter son exploitation.
Les installations au sol sont moins coûteuses et elles permettent de suivre le soleil. Mais il faut éviter les terres agricoles. Ces 50,000 hectares dédiés au photoltaïque en France, représentent 2% des 2,500,000 hectares consacrés aux bio-carburants (le rendement est de 1 à 2 % pour la photosynthèse et 10% pour l'effet photovoltaïque).
BOIS-ENERGIE
En 2015 il produit 130 TW/H, 7% de l'énergie totale. Le scénario Negawatt prévoit le doublement de cette production, ce qui grâce aux efforts de sobriété et d'efficacité énergétique multiplierait par 4 la couverture des besoins.
La Franche-Comté, où le Jura fut leader depuis le démarrage du plan bois-énergie en 994, a pris de l'avance avec 1,300,000 tonnes de bois et une puissance installée passée de 2002 à 2012 de 20 MW à 80 MW.
La Région de Franche-Comté a donc fait la moitié du chemin prévu pour 2050. Il lui reste à augmenter de 50% l'énergie produite.
La ressource existe-t-elle ? Oui selon la DRAAF et l'ADIBE. Le potentiel serait de 700,000 tonnes/an. Et le rendement des systèmes de conversion du bois en énergie peut progresser.
Mais l'exploitation forestière n'a pas partout le même coût. L'augmentation de la demande peut entrainer une tension sur les prix. Les 160,000 utilisateurs de bûches franc-comtois n'ont pas tous de gros budgets.
Le bois est bien une énergie renouvelable mais limitée. Il doit être utilisé au mieux. De nombreux affouagistes brûlent encore 30 à 40 stères par an dans des maisons mal isolées. Le bois doit être utilisé au plus près de sa production. L'idéal est la petite chaufferie collective aux plaquettes communale de 150 KW.
L'AJENA travaille de façon compétente au développementde cette filière.
UNE AGRICULTURE A ENERGIE POSITIVE
En agriculture organique, c'est le terme anglo-saxon pour agrobiologie, la matière organique contenue dans le sol en assure la fertilité.
Les nitrates sont très énergivores pour leur production. Etendus à contre-temps ils relâchent des protoxydes d'azote, gaz à effet de serre plus efficace que le CO2. L'agriculture conventionnelle dépendante du pétrole n'a pas d'avenir, elle doit réussir la transition énergétique. Le Jura a aussi été un département pionnier pour l'agrobiologie.
Cannabis repetita : le retour du chanvre
la Saône et Loire a redécouvert la culture de la première plante apprivoisée par l'homme au néolithique dans les plaines d'Asie.
Avant que le coton cultivé par les esclaves en Amérique ne colonise l'Afrique et assèche la mer d'Aral, 15,000 hectares de chanvre suffisaient aux besoins de la France.
Plante peu exigeante qui ne connaît ni maladies ni ravageurs, le chanvre, qui nettoie le sol plus efficacement que le Roundup, s'intègre parfaitement à un assolement des cultures.
En 100 jours un hectare de chanvre produit autant de pâte à papier qu'un hectare de forêt en 30 ans.
Pressé, le chenevis, gourmandise du gardon, donne une huile qui offre le meilleur rapport oméga 3 / oméga 6, de longue conservation grâce à sa vitamine, E. Le tourteau peut remplacer le soja brésilien OGM, on en tire une farine très riche sans gluten. Un hectare de chanvre fixe 15 tonnes de CO2 pendant sa croissance, la même quantité qu'un hectare de forêt. Les agglos de chanvre sont un matériau de construction super isolant, il s'en fabrique en Haute Saône. Le bilan énergétique du chanvre est supérieur à celui de la laine de verre et du polystirène. A quand le retour du chanvre sur le plateau de Nozeroy où il fut jadis cultivé ? La variété cultivée est exempte de THC.
Dans ces quelques pages j'effleure le problème de la transition énergétique et fais quelques propositions pour une production mieux répartie et plus citoyenne de l'énergie.
Si ces propositions peuvent paraître parfois stupéfiantes, elles ne doivent rien à un quelconque psychotrope. Elles n'engagent que moi. Elles sont puisées dans un fond de pensée alimenté par les bulletins de l'AJENA, de l'ADEME, les rapports du GIEC et surtout le manifeste Negawatt ainsi que « Déchiffrer l'Energie » (Benjamin Dessus). Si j'ai suscité l'envie de lire ces ouvrages je n'aurai pas perdu mon temps.
L'homme a déclenché un processus d'auto-destruction. Tel un roseau il est fragile. Mais il pense.
Sur le fronton d'une école primaire dans une réserve indienne au Nouveau Mexique on peut lire : Osons rêver. Mais Liberté Egalité Fraternité cela ne veut-il pas dire à peu près la même chose ?
La forêt du plateau de Poligny ne sera pas Sivens
Michel Moreau, Le 19/02/2015