Il n'y aura pas de mise en oeuvre de la transition énergétique, pourtant si urgente, sans une évolution radicale de notre conception du développement local.
Mais on le sait si bien à Champagnole que la Commission d'Aménagement du Territoire est désormais aussi celle du développement Durable.
La réduction de la demande de transport, individuel ou collectif implique le rapprochement de l'usager des services, qu'il s'agisse de commerce, d'éducation ou d'équipements sportifs...
Il faut donc prendre le contre-pied de tout ce qui s'est fait au cours des dernières décénnies : spécialisation, concentration, et ex-centralisation des activités, dont Champagnole est la caricature avec ses hypers, sa plaine de jeux …
Le terme « pôle » est devenu un élément de langage privilégié de nos décideurs. C'est donc dans 2 pôles, situés ironiquement à l'est et à l'ouest de notre cité, que sera gérée l'éducation des élèves de l'enseignement primaire.
La plaine de jeux concentrant toutes les activités sportives, y-compris la natation, non pas dans une piscine, mais dans un « centre » nautique, libérera un espace idéal, le stade Leo Lagrange, pour accueillir les élèves des Combettes, du Boulevard, de l'Hotel de ville, dont beaucoup résident à proximité de leur école et qu'il faudra donc transporter. Une curieuse façon d'envisager l'apprentissage à l'autonomie et au déplacement actif.
Mais les responsables du plan climat-énergie qui, si l'on en croit les déclarations de son président dans la Voix du Jura, tient tant au cœur de notre ex-maire, aujourd'hui appelé à de plus hautes fonctions, ne renouvelleront pas la bourde d'un centre nautique conçu selon les critères des années 60 c'est-à-dire pour sur-produire du CO2.
Incités par le guide des chrétiens, grand prêtre de la révolution écologique*, ils ont remisé au musée le logiciel qui programmait leur politique de développement et inversé leur fuite en arrière.
Ils n'ont pas décidé gratuitement de la fin des écoles qui ont rendu tant de services et qui auraient pu se satisfaire d'une mise à niveau, notamment sur le plan thermique.
Non, c'est pour réussir une réalisation du 21e siècle, en accord avec les objectifs du plan climat-énergie local, c'est-à-dire un bâtiment à énergie positive, comme aurait pu l'être la nouvelle piscine.
Le lancement du plan climat-énergie l'atteste : nos décideurs ont décrété l'état d'urgence climatique dans notre communauté de communes.
Je me permets de les informer, au cas peu vraisemblable où ils n'y auraient pas pensé, que l'ADEME a lancé un appel à projets à l'intention des collectivités publiques. Un des derniers bulletins de liaison que leur adresse l'agence leur a donné l'exemple d'un centre scolaire modèle qui a bénéficié d'une aide conséquente.
Et l'ADEME dit-on est en panne de projets.
Le Jura aura sans doute bientôt autre chose à nous envier que notre Leclerc, ce modèle édifiant de développement durable, ce fleuron du patrimoine architectural de notre perle jurassienne, où l'on afflue de partout, et même des villages d'où les commerces se sont discrètement évaporés.
* Parole d'évangile : climat et inégalités, même combat. Merci François.
Michel Moreau, Le 23/01/2016