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23 janvier 2016 6 23 /01 /janvier /2016 15:24

 

Il n'y aura pas de mise en oeuvre de la transition énergétique, pourtant si urgente, sans une évolution radicale de notre conception du développement local.

Mais on le sait si bien à Champagnole que la Commission d'Aménagement du Territoire est désormais aussi celle du développement Durable.

La réduction de la demande de transport, individuel ou collectif implique le rapprochement de l'usager des services, qu'il s'agisse de commerce, d'éducation ou d'équipements sportifs...

Il faut donc prendre le contre-pied de tout ce qui s'est fait au cours des dernières décénnies : spécialisation, concentration, et ex-centralisation des activités, dont Champagnole est la caricature avec ses hypers, sa plaine de jeux …

 

Le terme « pôle » est devenu un élément de langage privilégié de nos décideurs. C'est donc dans 2 pôles, situés ironiquement à l'est et à l'ouest de notre cité, que sera gérée l'éducation des élèves de l'enseignement primaire.

La plaine de jeux concentrant toutes les activités sportives, y-compris la natation, non pas dans une piscine, mais dans un « centre » nautique, libérera un espace idéal, le stade Leo Lagrange, pour accueillir les élèves des Combettes, du Boulevard, de l'Hotel de ville, dont beaucoup résident à proximité de leur école et qu'il faudra donc transporter. Une curieuse façon d'envisager l'apprentissage à l'autonomie et au déplacement actif.

Mais les responsables du plan climat-énergie qui, si l'on en croit les déclarations de son président dans la Voix du Jura, tient tant au cœur de notre ex-maire, aujourd'hui appelé à de plus hautes fonctions, ne renouvelleront pas la bourde d'un centre nautique conçu selon les critères des années 60 c'est-à-dire pour sur-produire du CO2.

Incités par le guide des chrétiens, grand prêtre de la révolution écologique*, ils ont remisé au musée le logiciel qui programmait leur politique de développement et inversé leur fuite en arrière.

Ils n'ont pas décidé gratuitement de la fin des écoles qui ont rendu tant de services et qui auraient pu se satisfaire d'une mise à niveau, notamment sur le plan thermique.

Non, c'est pour réussir une réalisation du 21e siècle, en accord avec les objectifs du plan climat-énergie local, c'est-à-dire un bâtiment à énergie positive, comme aurait pu l'être la nouvelle piscine.

 

Le lancement du plan climat-énergie l'atteste : nos décideurs ont décrété l'état d'urgence climatique dans notre communauté de communes.

Je me permets de les informer, au cas peu vraisemblable où ils n'y auraient pas pensé, que l'ADEME a lancé un appel à projets à l'intention des collectivités publiques. Un des derniers bulletins de liaison que leur adresse l'agence leur a donné l'exemple d'un centre scolaire modèle qui a bénéficié d'une aide conséquente.

 

Et l'ADEME dit-on est en panne de projets.

 

Le Jura aura sans doute bientôt autre chose à nous envier que notre Leclerc, ce modèle édifiant de développement durable, ce fleuron du patrimoine architectural de notre perle jurassienne, où l'on afflue de partout, et même des villages d'où les commerces se sont discrètement évaporés.

 

 

* Parole d'évangile : climat et inégalités, même combat. Merci François.

 

 

Michel Moreau,   Le 23/01/2016

 

 

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6 décembre 2015 7 06 /12 /décembre /2015 20:30
Voix du Jura 3/12/2015
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29 novembre 2015 7 29 /11 /novembre /2015 18:55

Center Parcs et la Réglementation Thermique 2012

 

Marie-Guite Dufay impose-t-elle des conditions draconiennes à Pierre et Vacances ? On pourrait le croire : le projet de Center Parcs n'aura son aval que « si la copie rendue par le promoteur est parfaite au niveau de l'environnement et des finances publiques ».

Le second point est aisément réalisable. Il suffit à Pierre et Vacances de refuser tout financement public et assurer le coût de la voirie, de l'approvisionnement en eau, du traitement des eaux usées, la construction de la bulle …

Sur le plan de l'environnement le problème n'est pas insoluble non plus. Les arbres supprimés seront recyclés en chalets et calories. Ils seront compensés par une surface identique plantée de palmiers en Indonésie ou de haies dans le Nord Jura. L'eau coulera de la source de la Papeterie qui assure un débit satisfaisant à l'Ain même lorsque sa source elle-même est tarie, en novembre cette année ce qui est une nouveauté. Les vaches du plateau fourniront le biogaz, les eaux usées seront régénérées dans un lagunage à macrophytes, puis alimenteront un étang où chanteront les crapauds et coasseront les grenouilles.

Center Parcs jouera un rôle dans la défense du climat tout en boostant la rentabilité de l'aéroport Dole-Tavaux.

Marie-Guite Dufay ne s'y est pas trompée : les vrais acteurs touristiques locaux, pas évidemment les offices de tourisme liés aux politiques, mais les propriétaires de gîtes ruraux, hotels, restaurants, campings, sont demandeurs.

 

Le seul obstacle qui se dresse sur la voie de la réalisation conforme aux exigences environnementales c'est une réglementation tatillonne : la RT 2012. Selon celle-ci aucune construction nouvelle ne doit consommer plus de 65 KW/h/m2/année. Le cœur du projet de Pierre et Vacances, la grande bulle chauffée été comme hiver à 29°, ne pourra malheureusement jamais répondre à ces exigences. A moins bien sûr que la période d'ouverture du Center Parcs ne se limite à la belle saison.

Pire encore, s'il est réalisé après 2020 le Center Parcs devra être à énergie positive.

 

Soyons sérieux. La région n'imposera pas ces réglements réservés aux citoyens ordinaires, candidats au permis de construire... à un bienfaiteur aussi novateur, animé de si nobles ambitions écologiques. La belle entreprise ne s'apprête-t-elle pas grâce à ses considérables émissions de carbone à apporter sa Pierre aux changement climatique qui débarrassera tout sommet inférieur à 2000m de la neige et permettra aux touristes de prendre leurs Vacances d'été à Mouthe.

A propos, proche de la source du Doubs et de la Suisse, réservoir de main d'oeuvre à bon marché, Mouthe ne serait-elle pas l'endroit idéal pour le prochain paradis tropical. Des palmiers au royaume de l'épicea. Vous avez dit bio-diversité.

 

Michel Moreau,                                        le 29/11/2015

 

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28 novembre 2015 6 28 /11 /novembre /2015 15:51

 

COP21 et transition énergétique : comment plaire aux nucléocrates et aux écologistes

 

 

Un écolo, ça rêve énormément. Mais il arrive que la chimère se mue en réalité. En 1973, en plein choc pétrolier, au cours d'une réunion publique à la MJC de Champagnole, je rêvais à haute voix que la centrale de la Roche, abandonnée lors de la nationalisation de la production d'électricité en France, était remise en état. En 1992 au Conseil Régional je suggérais qu'ALSTOM produise des alternateurs pour éoliennes plutôt que pour des réacteurs nucléaires. Dans un cas comme dans l'autre sous les quolibets. En 1977 mon ami Maurice Fumey Badoz, nouveau maire, décidait d'installer une turbine à La Roche. Et aujourd'hui ALSTOM construit des moulins à vent pour le milieu marin.

 

Voici un aperçu de ma dernière chimère

 

En 2007 le duo atomiste AREVA/EDF a fait un choix étonnant. Frappé par je ne sais quelle grâce ou éclair de lucidité, il écarte le projet d'EPR à Flammanville et décide la construction de 2500 éoliennes d'une puissance de 3MW chacune. Aujourd'hui les 2/3 du programme sont réalisés. La production annuelle est de 10 millions de MW/h. Dans 2 ans elle se montera à 15 millions, en admettant que le rendement n'excède pas 20% de la capacité des éoliennes, ce qui est fort modeste.

Cerise sur le gâteau : le coût estimé au départ à 10 milliards d'euros pour un prix de 4 millions l'unité, a considérablement diminué. Et ce programme a permis le développement d'une industrie éolienne en France notamment chez ALSTOM.

Ce n'était qu'un rêve. En réalité c'est la voie de l'EPR qui fut choisie, fort heureusement pour le fleuron de l'industrie française.

Le total des investissements approche aujourd'hui les 10 milliards. Les ennuis techniques graves rendent son avenir incertain.

Mais soyons optimistes : dans 3 ans l'EPR fonctionnera à plein régime, à 75% de sa capacité – un record pour le nucléaire civil – il produira 10 millions de Mw/h chaque année. C'est-à-dire à peu près les 2/3 des 2500 éoliennes de mon rêve.

 

Mais le nucléaire ne permet-il pas à la France de se poser en champion des énergies décarbonnées ?

 

Soyons sérieux :

1 : Le nucléaire produit 75% de notre électricité qui constitue 20% de l'énergie consommée. Donc la part du nucléaire dans la production d'énergie en France n'excède pas 15%.

2 : La COP21 n'est-elle pas l'occasion d'établir un bilan carbone et énergie de la filière nucléaire et de celle des énergies renouvelables. Ce bilan doit être dressé : 1 – pour l'investissement, 2 – pour le fonctionnement.

 

Investissements

 

Le coût en énergie fossile de la mise en place d'un EPR (béton, acier, travaux publics...) doit être comparé à celui des installations solaires ou éoliennes pour la même quantité d'énergie produite. A titre d'exemple : une installation photovoltaïque rembourse son investissement énergétique en 2 années. Qu'en sera-t-il de l'EPR ?

En ce qui concerne le fonctionnement la comparaison est trop inégale. Le vent souffle, le soleil brille, gratuitement et pour longtemps.

Alimenter nos réacteurs à eau pressurisée, ancienne ou nouvelle génération, a un coût énergétique très élevé. L'uranium doit être extrait, concentré, transporté, du Canada ou du Niger, enrichi, retraité. Il faut ensuite disposer des déchets.

Nous avons déjà vu que pour un investissement financier égal, l'EPR de Flammanville pourra produire annuellement 10 millions de MW/h (si son rendement atteint le très bon niveau de 75%) et dans le même temps nos éoliennes de 3 MW auraient produit 15 millions de MW/h avec un rendement, sous-estimé probablement, de 20%.

 

Retranchons donc des 10 millions de MW/h produits par l'EPR l'énergie investie dans sa mise en œuvre puis son fonctionnement, et nous obtiendrons l'énergie nette générée : 20, 30 ou 50 millionsde MW/h ? La question mérite d'être posée.

La réponse démontrera l'éclatante supériorité de l'efficacité énergétique de la filière des renouvelables.

 

Mais l'intention d'EDF/AREVA est pourtant bien de maintenir une capacité importante de production nucléaire, en remplaçant les vieux réacteurs par des EPR, mais aussi, bien sûr, de « promouvoir » les énergies renouvelables... en complément.

 

Les experts qui prennent ces décisions appartiennent à un réseau influent. Six années durant j'ai siégé au conseil d'administration de l'ADEME. J'avais en face de moi le représentant très pro-nucléaire du ministère de l'industrie. Il pesait lourd dans les délibérations. Et, curieuse coïncidence, il était parallèlement membre du CA de la COGEMA, aujourd'hui AREVA.

Forts de leurs compétences, ces ingénieurs du corps des mines ont imposé leur vérite aux politiques.

 

Faisant abstraction des risques d'accidents, de la pollution de l'air, de l'eau, des sols, et de son impact sur la santé, du réchauffement des rivières... , avant toute décision de mettre en place un mix énergétique nucléaire + énergies renouvelables, la mise en œuvre de la transition énergétique ne peut faire l'impasse d'un bilan énergie et carbone comparé des 2 filières. La COP21 est le bon moment pour exprimer cette exigence raisonnable.

Si cet événement mondial fait un peu progresser la démocratie en France, il aura été utile.

 

Michel Moreau Le 28/11/2015

 

 

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28 novembre 2015 6 28 /11 /novembre /2015 15:50

A Monsieur le Maire de Champagnole,

vice-président

de la communauté de communes.

Monsieur,

En 2013 dans Champamag parut le projet de centre nautique. Interpellé par une architecture qui faisait la part très belle aux baies vitrées, je m'enquis auprès des services techniques de la CC de la consommation d'énergie de cette structure. On me répondit que j'aurais accès aux chiffres quand l'étude thermique aurait été réalisée.

J'étais bien sûr étonné qu'au 21è siècle cette étude ne soit pas intégrée à la conception même du bâtiment.

Je proposai à la CC un projet alternatif, au moins BBC : une piscine éclairée abondamment par le haut, via des Solatubes, des parois fortement isolées par l'extérieur, le mur sud formant un grand capteur solaire où l'air se chauffe et est ensuite pulsé à 2 mètres de profondeur en dessous du bâtiment dans un stockage inter-saisonnier, des photopiles alimentant éclairage et pompes...

Bref un projet d'aujourd'hui face à un centre nautique des années 60. Bien évidemment les conseillers communautaires auxquels il était adressé n'eurent pas à en débattre.

Mais aujourd'hui les services de la CC ne répondent pas à ma question sur la consommation du centre nautique dont la construction est bien avancée.

Si cette évaluation n'a pas été réalisée vous pouvez solliciter les techniciens de l'AJENA. A partir des caractéristiques du bâtiment et des données locales du climat ils calculeront la dépense d'énergie, les rejets en CO2, petit coup de pouce local au réchauffement global.

Mais étant de ces promoteurs du projet, et même présidant une commission municipale d'Aménagement du Territoire et du Développement Durable vous n'auriez jamais participé au lancement d'un tel programme sans en connaître précisément le coût pour les financeurs à venir et l'environnement.

Devant le silence des services de la CC j'ai donc, il y a quelques temps déjà, sollicité une entrevue auprès de vous en tant qu'élu responsable du projet sans oublier que vous êtes désormais maire de la ville centre.

J'ai compris que vous attendiez la semaine de l'énergie qui se termine dimanche pour m'inviter à vous rencontrer. Ce queje ferai avec plaisir.

Veuillez agréer, monsieur le Maire, l'expression de mes salutations distinguées.

Michel Moreau le 9/10/2015

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14 août 2015 5 14 /08 /août /2015 10:49

 

 

Vous pourrez juger ma réaction bien égoiste. En effet je suis un champagnolais privilégié qui, le jour levé, ouvre sa fenêtre et jouit d'une vue imprenable sur l'emblème de Leclerc.

Dans un écrin bleu je distingue le L géant du grand distributeur, flanqué à gauche d'une flèche montrant la direction à ne pas manquer vers le nouvel Eden, cette cathédrale HQE (Haute Qualité Environnementale) de la bonne affaire qui se dresse à l'arrière de son parking non, de son parvis de 2 hectares.

Je l'ai échappé belle : 3 mètres plus à gauche ou à droite et les arbres m'en auraient caché la vue.

J'éprouve aujourd'hui une tendresse particulière pour ce panneau rayonnant qui pose sa note gaie sur le vert terne des haies et des pelouses. Voilà bien le symbole vivant du dynamisme commercial de la Perle du Jura.

Et pourtant, parmi toutes les villes du Jura, le choix de notre petite cité par Leclerc n'allait pas de soi.

Soyons bien conscients et reconnaissants du combat mené par notre maire d'alors contre marées, vents contraires, et même opposants qui iront jusqu'à, au nom des circuits courts, planter des pommes de terre pour les Restos du Cœur sur ce terrain. Pour ce terrain dont Leclerc n'avait pas hésité à se rendre acquéreur au prix astronomique de 13 euros/m2.

Le super grand de l'hyper commerce avait compris : cette ville était administrée par un édile à l'esprit éclairé et dont le regard portait loin.

Il fallait l'aider à faire retrouver à sa ville sa population d'antan.

Car Champagnole appartient aujourd'hui à ces bourgs de moins de 10,000 âmes à qui une loi sans cœur dénie le droit d'embellir ses accès par des panneaux publicitaires.

Halte à la déprime. Nos élus courageux, le maire comme le président de la communauté de communes, ne se laisseront pas faire.

Eté comme hiver, qu'il neige ou qu'il vente, ou que règne la canicule, la tache claire sera là pour longtemps, éclairant chaque matin la journée à venir.


 

Michel Moreau 

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14 juillet 2015 2 14 /07 /juillet /2015 02:18


 

 

 

Pierre et Vacances est bien une respectable entreprise. Celle-ci ne donna-t-elle pas au Jura une belle leçon de démocratie : le débat public sur le projet de Center Parks ?

Car nul n'était besoin d'un débat public pour un projet n'atteignant pas 300,000,000 d'euros. Et c'est bien Pierre et Vacances qui demanda et obtint ce débat, conduit par une commission spéciale au-dessus de tout soupçon. Mieux c'est Pierre et Vacances qui en assura l'intendance.

La meilleure preuve de l'objectivité du débat fut la démission d'un membre de la commission, professeur de tourisme à l'Université de Montpellier – oui le tourisme est bien une discipline universitaire ! - Les déclarations de celui-ci au sujet d'un « paradis tropical, accessible sans avion ni vaccinations et sans moustiques » - il n'est pas allé jusqu'à prétendre « sans requins mangeurs d'hommes » - auraient pu laisser apparaître un soupçon de partialité.

Madame Brévan, qui présidait au débat, l'avait annoncé : « Tout le monde sera écouté. On ne refusera personne », sous-entendu même les opposants. Ceux-ci donc purent s'exprimer. La presse alla jusqu'à dire qu'ils le faisaient à haute voix, mais ne perdit pas son temps à exposer leurs arguments..

Après avoir rapporté les propos pleins de bon sens de Clément Pernot et d'autres élus responsables du développement harmonieux et durable de leur territoire, le Progrès résumait le message laconique du Pic Noir : « on ne veut pas de Center Parks», le tout ponctué d'un point d'exclamation définitif.

La Voix du Jura fit preuve de la même objectivité dans ses compte-rendus de ce bel exemple de démocratie participative.

On ne pourra donc pas suspecter les médias locaux d'avoir été alléchés par des promesses d'annonces publicitaires.

Nos élus, quant à eux, sont tous au fait des problèmes qui menacent la planète, notamment cette modification du climat qui pourrait un jour causer une pénurie d'eau en été à la source de la Papeterie.

Ils ont lu le rapport des experts du GIEC ou tout au moins le « Résumé pour les décideurs ».

Et bien sûr ils ont entendu le Pape qui dans son encyclique appelle à la révolution écologique.

S'ils ne sont pas insensibles aux mirifiques retombées financières, c'est bien l'aspect authentiquement écologique du projet qui a emporté leur farouche décision.

Qui, à l'exception de quelques indécrottables contre-tout, pourrait ne pas préter l'oreille aux arguments de celui qui déclara un jour, invité à un colloque par le ministre de l'environnement d'alors, un certain Brice Lalonde : « aujourd'hui l'écologie et l'environnement sont devenus les paramètres fondamentaux du succès commercial d'une opération immobilière et touristique.. offrir une vraie nature aux citoyens des mégapoles est un impératif pour les aménageurs et les gestionnaires du tourisme.

Et pour prouver son engagement dans la défense de cette bio-diversité sans laquelle l'humanité n'a pas d'avenir, monsieur Gérard Brémont ne va-t-il pas jusqu'à promouvoir la culture du palmier au cœur d'une forêt de résineux.

Nous voilà enfin tous convaincus qu'écologie et business sont bons à marier et le Pape François prêt à bénir leur union.

Quelques inévitables ultra-minoritaires feront fi du consensus d'une classe politique jurassienne résolument progressiste. Ils oseront prétendre que le débat public était un rideau de fumée, une mascarade, et les dés pipés.


 

Ne doutons pas que ces terroristes intellectuels continueront à débattre après le 7 septembre, terme du débat officiel, en pleine campagne des Régionales.

Ne doutons pas qu'ils parleront ressources en eau, maîtrise de l'énergie, emploi, transition écologique ...

Faisons confiance à une presse sage qui saura être discrète pour ne pas semer la confusion dans l'esprit des jurassiens conquis par le débat et le sans-faute de la commission présidée par madame Brévan.

Plasne ne sera pas Sivens.


 


 

Michel Moreau  

http://michel-moreau.over-blog.com/

 

 


 

 

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31 mai 2015 7 31 /05 /mai /2015 19:01

La première question qui se pose est bien la compatibilité d'un tel projet avec cette transition énergétique qu'il nous faudra réussir si nous voulons donner une chance à l'avenir.

Tous les scénarios de transition, passage des énergies fossiles à un mix énergies renouvelables sont fondés sur 3 piliers dont le premier est la maîtrise de l'énergie. La condition numéro 1 du succès de la transition énergétique est donc la réduction des besoins, dans l'habitat, l'industrie, les transports, l'agriculture, le tourisme...

Le moment n'est donc pas bien choisi de créer une nouvelle demande dans le domaine d'un tourisme artificiel.

 

Bien sûr les pavillons obéiront à la RT 2012. Ce ne sera pas un choix écolo du promoteur mais tout simplement l'application de la loi.

Espérons que le Center Parks sera réalisé avant 2020. A cette date ces installations devraient être à énergie positive.

 

Energes renouvelables ?

Pour ne pas déboiser abusivement il est prévu de disséminer les cottages dans les arbres.

Le soleil sera donc en partie et souvent totalement masqué. Ceci exclut l'utilisation des apports solaires pour chauffer le bâtiment grace à une architecture passive ou dans des capteurs thermiques et photovoltaïques. On aura donc ni eau chaude ni électricité solaires.

Quant à l'Aquamundo, quelle sera sa superficie ? Quels volumes d'air et d'eau devront être maintenus à 29° ? Comment seront maîtrisés les échanges avec l'atmosphère extérieure ? Combien de MW/H thermiques consommera-t-on en janvier, avec une température moyenne de 0°, c'est-à- dire avec un différenciel de 30° entre l'intérieur et l'extérieur. Quelle sera la consommation annuelle ? Pierre et Vacances pourra-t-il nous donner des réponses précises ?

 

L'idée d'utiliser les énergies renouvelables est excellente. Si l'on élimine d'emblée soleil, vent et hydraulique, reste la biomasse.

 

Une chaufferie bois est une idée qui peut séduire.

Mais le bois qui a un bon bilan carbone, est une énergie renouvelable, mais limitée.

La Franche-Comté, où le Jura fut leader depuis le démarrage du plan bois-énergie en 1994, a pris de l'avance avec 1,300,000 tonnes de bois consommées, une puissance installée passée de 2002 à 2012 de 20MW à 80MW.

La ressource existe-t-elle pour satisfaire aux objectifs de la transition énergétique : doublement de la production, qui grâce aux efforts de sobriété et d'efficacité énergétique, multiplierait par 4 la couverture des besoins.

Le bois doit être utilisé en priorité pour se substituer aux énergies fossiles ou à l'électricité dans des chaufferis collectives.

Il est exclu de l'exploiter pour satisfaire à des besoins nouveaux créés de toute pièce.

 

Méthanisation

La digestion anaérobie des matières organiques, notamment des déjections animales, peut être conduite :

1 de façon décentralisée au niveau d'une exploitation ou d'un petit collectif. La ombustion du méthane co-générera chaleur et électricité. La chaleur sera consommée par le producteur, l'électricité vendue à EDF.

Cela satisfait les besoins du cultivateur qui peut aussi équiper son tracteur pour fonctionner au méthane. Cette méthanisation accroît l'autonomie énergétique de l'exploitation et contribue à l'avénement d'une agriculture à énergie positive, donc à la transition énergétique.

2 Une seule usine de méthanisation peut aussi traiter les effluents de tous les bovins du plateau et aussi contribuer à chauffer le Center Parks. Il faudra transporter les lisiers puis redistribuer les digestats. Le coût énergétique de ces transports obérera la rentabilité énergétique de l'opération. Seule la méthanisation décentralisée est donc compatible avec les impératifs du développement durable. Bois et méthane doivent être utilisés pour satisfaire écologiquement des besoins existants.

Les élus ne peuvent aujourd'hui être inconscients du problème climatique. Ils ont lu le résumé pour les décideurs que le GIEC a fait de son dernier rapport. Ils savent qu'un réchauffement au-delà de 2° rendra la vie impossible en Afrique sub tropicale et dans de vastes pans de l'Asie. Où iront les centaines de millions de réfugiés climatiques ?

Une récente réunion a montré que même les investisseurs privés, banques et compagnies d'assurances, prennent conscience de l'empreinte écologique de leurs investissements.

Aujourd'hui, qu'il soit public ou privé, aucun investissement ne peut être fait autrement que de façon socialement et environnementalement responsable.

170,000 euros investis dans un « petit paradis tropical sans insectes » généreront 170 emplois. Le rapport est d'1,000,000 par emploi créé. Il n'y a que dans les TP que l'on fasse moins bien.

De ces mêmes 170 millions investissons-en 10 (50,000 euros par opération) pour crééer 200 gîtes ruraux à la ferme. Cela permettra sinon de créer du moins de maintenir des emplois dans l'agriculture.

Avec 40 millions construisons 20 à 25 éoliennes de 2 à 3 MW (retour sur investissement : 7 ans, rapport annuel +/- 8 millions d'euros pour les communautés de communes propriétaires des sites).

Avec 40 millions créons 2000 mini centrales photovoltaïques de 3 kw (6000 m2 de photopiles).

Intallons 200 chaufferies collectives à bois déchiquetté de 150 KW brûlant 17,000 tonnes de déchets de bois.

Les derniers 40 millions permettront la réhabilitation thermique de 2150 logements sociaux de 65 m2, divisant par 4 leur consommation d'énergie : des charges diminuées et un meilleur confort pour une population où sévit la précarité énergétique.

Voilà donc le choix qui est présenté à nos élus. Ils se montreront responsables.

 

Michel Moreau                  Le 30/05/2015

 

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31 mai 2015 7 31 /05 /mai /2015 17:54

Le débat public officiel sur le Center Parks a déjà fait une victime. A la vue de ce titre dans mon quotidien, c'est Sivens qui me vint à l'esprit. Le Jura fait plus fort que le Tarn : un mort avant même qu'il y ait une zone à défendre !

La lecture de l'article me rassure. La victime, bien que démissionnaire, était encore bien vivante. C'était l'un des 7 membres de la Commission Particulière de Débat Public. Il aurait, selon un opposant, été l'auteur de propos qui pouraient trahir un préjugé favorable au projet en débat.

Il s'exprimait au sujet d'une structure relevant du tourisme artificiel qui présentait de fortes analogies à l'accueil proposé par Pierre et Vacances aux amateurs de dépaysement.

Il s'agit selon monsieur Védrine d'un « paradis tropical » présentant par rapport à l'original de solides améliorations.

On y accède sans avion. Ainsi on évitait le mal de l'air et des rejets de CO2.

Il n'est plus nécessaire de se faire vacciner. Les allergiques aux vaccinations apprécieront.

Mieux, il y a un bout de forêt tropicale sans insectes.

Il aurait d'ailleurs pu ajouter, sans rire, que dans l'eau chlorée aucun crabe n'était à l'affut de vos orteils, ni le moindre requin en quête d'un mollet. Là haut sous la bulle parmi les palmiers point non plus de babouin farceur qui jubile à l'idée de balancer une noix de coco sur la silhouette étirée dans le sable blond. Voyons. Le sérieux professeur de tourisme à l'université de Montpellier peut-il vraiment être crédité d'un tel discours ? Bien évidemment non. Ce panégérique outrancier n'était qu'un gag.

Imaginons qu'il ait parlé au premier degré ! Alors la victime n'eut-elle pas été la Commission dans son ensemble et le débat public discrédité.

 

Michel Moreau                    Le 30/05/2015

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29 mai 2015 5 29 /05 /mai /2015 09:37

 

Différents ministères participent au financement de l'Agence De l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie (ADEME). L'apport le plus important vient du Ministère de l'Industrie. Or dans la politique industrielle française « le nucléaire est un atout évident » (Ségolène Royal).

Au cours de 5 années passées au CA de l'ADEME (1991/1996) j 'ai réalisé que la mise en cause de la politique nucléaire était un tabou. Il m'était permis cependant de le transgresser. N'étais-je pas l'écolo de service que l'on écoutait distraitement avant de passer aux sujets sérieux dont la maîtrise de l'énergie, domaine réservé des ingénieurs des Mines.

Littéralement renversant : les 14/15 avril derniers, l'ADEME est sur le point de présenter son rapport final « un mix electrique 100% renouvelable en 2050 ».

Sur intervention du Ministère de l'Ecologie cette présentation n'aura pas lieu. Mais le 20 avril, Mediapart en publie l'intégralité, aujourd'hui disponible sur le site de l'ADEME.

Celle-ci démontre que l'idée d'une production d'électricité totalement renouvelable est non seulement possible sur le plan technique mais économiquement crédible.

Les énergies renouvelables sont de plus en plus compétitives et l'électricité nucléaire de plus en plus coûteuse. La notion du nucléaire grande cause nationale prend un sacré coup de vieux.

Vouloir dissimuler ce rapport vraiment révolutionnaire n'est pas faire preuve de transparence et n'ajoute rien à la crédibilité de la ministre.

 

En 2007 Ségolène Royal incarnait à mes yeux une nouvelle façon de faire de la politique. Sa démocratie participative ne manquait pas de charme. Une de ses 100 propositions, soufflée par Bruno Rebel, ex-dirigeant de Greenpeace, était la fermeture de la déjà vieille centrale de Fessenheim.

Les éléphants dont, d'un geste élégant de la main et en souriant, elle faisait des dinosaures, l'accusaient de ne pas connaître ses dossiers. Alors je pensais : « un éléphant, ça se trompe ».

En 2011, candidate à la primaire socialiste, elle envisageait la sortie du nucléaire à échéance de 40 ans maximum.

Aujourd'hui le scénario de transition énergétique de l'association Negawatt (le Manifeste Negawatt) est validé par le rapport de l'ADEME. Or Ségolène Royal souhaite récemment dans « Usine Nouvelle » le développement d'une génération de réacteurs qui prendront la place des anciennes centrales.

Y a-t-il une Ségolène candidate et une ministre Royal à l'écoute du lobby nucléaire.

Peut-on imaginer qu'il y ait tout simplement une incroyable méconnaissance des dossiers. Les éléphants se trompaient-ils.

 

« L'ADEME et vous » est un bulletin de liaison destiné aux collectivités locales. Dans le dernier numéro la responsable de l'énergie au Ministère de l'Environnement est questionnée sur la transition énergétique. Après un couplet intéressant sur la maîtrise de l'énergie et la promotion des Energies Renouvelables (ENR), elle nous apprend qu'en 2025 la part du nucléaire dans la production d'énergie sera de 50%.

Stupéfaction. En effet la part du nucléaire dans la production d'énergie consommée en France est de 15%. Envisage-t-on au Ministère de l'Ecologie, de multiplier par 3,33 la production de nos centrales ? Evidemment non. La spécialiste de l'énergie a été victime de la confusion courante entre énergie et électricité, celle-ci ne représentant que 20% de l'énergie nécessaire à la France. Le nucléaire (75% de l'électricité) en génère donc bien 15%.

Je me suis récemment livré à un sondage. « Le nucléaire produit-il plus ou moins de 50% de notre énergie ? » - 19 sondés sur 20, étonnés que je leur pose une question aussi sotte, ont répondu : « plus, bien sûr ».

Imaginons que l'erreur de la représentante du Ministère de l'Ecologie ne fut pas volontaire et ait échappé au responsable de la rédaction de la revue de l'ADEME, on comprend comment Ségolène a pu être conduite à qualifier le nucléaire de « filière d'avenir » .

 

Merci à l'ADEME pour ce rapport sur le mix énergétique 100% renouvelable.

Espérons qu'il ne sera pas connu en Inde. Il donnerait des arguments aux opposants à la construction de la plus grande centrale au monde : 6 EPR d'AREVA, au cœur d'une zone sismique.

Le nucléaire n'est plus rentable. Le crash d'AREVA, 95% d'argent public, est coûteux à la collectivité.

Les financiers ont compris, ils s'apprètent à prendre le contrôle des ENR. Mais le vent, le soleil et l'eau sont-ils la propriété de l'Argent ? C'est bien là un des enjeux de la transition énergétique. Quid de la démocratie participative à ce sujet ?

 

Michel Moreau           Le 27 mai 2015

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